(Agence Ecofin) - L’or est le principal produit minier exporté par l’Ouganda et une source majeure de devises étrangères et de revenus. Alors que la transition énergétique s’accélère avec un besoin urgent en métaux divers, Kampala peut désormais diversifier son secteur minier grâce aux réserves de terres rares.
En Ouganda, le projet de terres Makuutu héberge 532 millions de tonnes titrant 640 parties par million (ppm) d’oxydes de terres rares totaux, dont 76 % de ressources minérales indiquées. C’est ce qui ressort de la mise à jour publiée le mardi 3 mai par Ionic Rare Earths. Le propriétaire de l’actif précise qu’il s’agit d’une hausse d’environ 70 % par rapport à l’estimation de mars 2021.
⛏️ @IONIC_RE shares details of the substantial 70% increase to the MRE at its Makuutu Project. The updated MRE increased to 532 million tonnes at 640ppm TREO, cementing Makuutu as being amongst the world’s largest ionic adsorption clay deposits ➡️ https://t.co/Gl2RNLrOAf #IXR pic.twitter.com/L1wMENhue1
— BlytheRay (@BlytheRayPR) May 3, 2022
Ces résultats sont essentiellement le fruit de la phase 4 des travaux de forage menés à Makuutu de juin à novembre 2021. Ils ont notamment permis d’inclure deux nouvelles zones à haute teneur, à savoir Makuutu Central et Makuutu Central East, qui totalisent 234 millions de tonnes de ressources, dont 54 % sont classées dans la catégorie « indiquée ». Les oxydes de terres rares lourdes (25 %) et les oxydes de terres rares critiques (34 %) représentent 42 % des ressources identifiées.
« Cette mise à jour des ressources soutiendra l’étude de faisabilité en cours, qui cherchera à intégrer à la fois une accélération de la production et une plus grande capacité de production annuelle, grâce à une augmentation significative des ressources indiquées », a commenté Tim Harrison, DG de la société.
Selon l’étude exploratoire publiée en avril 2021, Makuutu peut initialement produire 29 400 tonnes d’équivalents oxyde de terres rares, grâce à un investissement de 89 millions $.
Pour rappel, les terres rares sont un groupe de 17 métaux indispensables dans plusieurs secteurs comme l’électronique ou l’aérospatiale. Alors que l’approvisionnement a toujours été critique en raison de la domination de la Chine au niveau de la production, la demande plus importante qu’entraine actuellement la transition énergétique (ils sont utilisés pour produire les aimants des turbines éoliennes, par exemple) accroit cette pression.
Si la mine Makuutu entre en production, elle pourra donc répondre à une partie des besoins mondiaux et accroitre les revenus miniers de l’Ouganda, portés essentiellement par l’or. Pour y arriver, il faudrait déjà que le gouvernement valide la demande de permis minier que Ionic Rare Earths compte soumettre d’ici octobre 2022, et que la compagnie mobilise dans le même temps les fonds pour développer le projet.
Emiliano Tossou
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