Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

En 2021, les grands producteurs africains de brut n’ont pas avancé sur la réduction du torchage du gaz (Banque mondiale)

  • Date de création: 11 mai 2022 17:38

(Agence Ecofin) - Chaque année, la Banque mondiale publie un rapport qui rend compte du niveau d’avancement des politiques adoptées par les pays producteurs de pétrole à travers le monde, dans leur volonté de réduire le torchage systématique du gaz.

Le dernier rapport « 2022 Global Gas Flaring Tracker Report » produit par la Banque mondiale (BM) révèle que les politiques publiques des pays africains producteurs d’or noir, relatives à la réduction du torchage systématique du gaz, n’ont pas progressé en 2021.

Selon la BM, la pratique qui consiste à brûler le gaz à la torche est restée constante dans l’industrie pétrolière du Nigéria et de l’Algérie, tout en se renforçant en Libye. Trois nations qui, d’après le rapport, figurent dans le top 10 des pays qui ont le plus brûlé de gaz à la torche en 2021. Ce groupe des 10 représente, à lui seul, 75 % du volume total du gaz brûlé à la torche à l’échelle mondiale.

« Sept pays sur dix, à savoir la Russie, l'Irak, l'Iran, les États-Unis, le Venezuela, l'Algérie et le Nigeria ont occupé ce rang de manière constante au cours des dix dernières années. Pour les trois autres que sont le Mexique, la Libye et la Chine, on note une augmentation significative du brûlage à la torche ces dernières années », indique le rapport.

Cette performance est contraire aux ambitions du programme « Zero Routine Flaring by 2030 », lancé en 2015 par la BM, pour susciter un engagement global dans la lutte contre la pratique. L’étude souligne particulièrement une stagnation des politiques de réduction du torchage, à travers le monde, à l’exception des Etats-Unis. Ceci, malgré l’engagement de pays et d’organisations, comme le Nigéria ou l’OPEP, et des initiatives des firmes internationales en ce sens.

Il existe globalement une possibilité d’améliorer les performances, en matière de réduction du torchage de gaz, de pays producteurs de pétrole tels que l'Algérie, la République du Congo ou encore le Gabon, souligne le rapport.

Une étude de la firme britannique d’analyse et de conseil GlobalData, publiée en 2021, suggérait de renforcer les investissements dans les technologies de captage et de traitement du gaz, via un accroissement de mesures réglementaires et des partenariats.

Un engagement politique plus accru des Etats est également « nécessaire » pour limiter les quelque 82 milliards $ de pertes que le torchage du gaz cause aux producteurs de brut, chaque année. A l’échelle mondiale, les 144 milliards de mètres cubes de gaz « inutilement » brûlés dans l’amont pétro-gazier, en 2021, ont causé le rejet d’environ 400 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Abdel-Latif Boureima

Lire aussi :

28/03/2022 - Nigeria : ExxonMobil envisage de miner des bitcoins avec du gaz destiné au torchage

17/02/2022 - ConocoPhillips lance un projet pilote de réduction du torchage de gaz grâce au minage de bitcoins

01/10/2021 - Torchage de gaz : un manque à gagner annuel de 82 milliards $ pour les pays producteurs