(Agence Ecofin) - La situation est très préoccupante dans 19 pays jugés trop risqués et exclus de facto des marchés de la dette. Mais cinq pays situés majoritairement en Afrique sont les plus menacés dans l’immédiat.
Cinquante-quatre pays, qui abritent plus de la moitié des plus pauvres du monde et très vulnérables au changement climatique, ont besoin d'un allègement immédiat de leur dette, a estimé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le gros de la liste des pays surendettés se compose de pays d’Afrique subsaharienne, mais la liste comprend aussi des pays importants d’autres régions, comme l’Argentine, le Venezuela, Cuba, l’Équateur, l’Ukraine, l’Egypte, le Pakistan et l’Afghanistan, révèle ce rapport intitulé « Éviter le trop peu, trop tard en matière d'allégement de la dette internationale ».
54 developing economies accounting for more than half of the world’s poorest people need urgent debt relief.
— UN Development (@UNDP) October 11, 2022
Rich countries have the resources to end the debt crisis.
More on how to help end the debt crisis & build a #ResilientFuture in our new report: https://t.co/OOCTioAX8r pic.twitter.com/A7otXEpiqN
Les pays les plus menacés dans l’immédiat sont, cependant, le Sri Lanka, le Pakistan, la Tunisie, le Tchad et la Zambie.
Le rapport précise, d’autre part, que 46 pays pour lesquels les données sont disponibles sur les 54 États retenus par le PNUD avaient une dette publique totale de 782 milliards de dollars en 2020. Cette dette tombe à 552 milliards si on exclut les trois poids lourds de la liste, que sont l’Argentine, l’Ukraine et le Venezuela.
Mieux vaut prévenir que guérir
La situation est particulièrement préoccupante dans 19 pays de la liste jugés trop risqués. Ces pays se voient de facto exclus des marchés de la dette, puisqu’ils sont obligés de payer plus de 10 points de pourcentage de plus que les bons du Trésor américains.
« Les 54 pays qui connaissent de graves problèmes d’endettement abritent plus de la moitié des personnes les plus pauvres du monde alors qu’ils représentent moins de 3 % de l’économie mondiale », a souligné Achim Steiner, le chef du PNUD, lors de la présentation du rapport. Et d’ajouter : « Malgré les appels répétés à agir, on peut dire que presque rien n’a été fait jusque-là. Et pourtant, la crise s’intensifie et risque de se transformer en une crise durable de développement pour des dizaines de pays ».
Le chef de l’agence onusienne a également estimé que l’allègement de la dette des 54 pays les plus vulnérables « ne représenterait qu’un petit effort pour les pays riches » alors que le coût de l’inaction est « brutal » pour les personnes les plus pauvres du monde.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter l’erreur d’aider trop peu et trop tard à gérer le fardeau de la dette des pays en développement. La communauté internationale devrait reconnaître que prévenir, c’est mieux que guérir et certainement beaucoup, beaucoup moins cher que d’avoir affaire à une récession mondiale », a-t-il déclaré.
L’appel du PNUD coïncide avec le démarrage des réunions d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ainsi que de la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays membres du G20.
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