(Agence Ecofin) - Le groupe public d'armement sud-africain Denel envisage de céder des participations dans certaines de ses divisions, dans le cadre d'une nouvelle stratégie visant à lui permettre de renouer avec les bénéfices, d’ici deux ans, a rapporté l’agence Reuters, citant un dirigeant de l’entreprise.
« Nous envisageons de céder des parts dans certaines de nos divisions », a déclaré le directeur général du groupe Denel, Daniel du Toit, en marge d’un salon d’armement tenu à Abou Dhabi, indiquant que l’entreprise a également demandé un soutien financier au gouvernement, dans le cadre de son plan de redressement approuvé la semaine écoulée.
Ce plan prévoit notamment la recherche de partenaires dans certaines divisions principales du groupe, ainsi que la vente de licences industrielles et technologiques.
Reuters avait rapporté, en novembre dernier, que l’Arabie saoudite avait présenté une offre d’un milliard de dollars pour nouer un vaste partenariat capitalistique et commercial avec le groupe public d'armement sud-africain Denel, qui comprend notamment l’acquisition d’une participation dans une société commune créée en 2008 avec l’allemand Rheinmetall.
L’Arabie saoudite vise en premier lieu l’acquisition de la participation de 49% de Denel dans Rheinmetall Denel Munition (RDM), une joint-venture entre Denel et le géant allemand de l’armement, Rheinmetall Waffe Munition, spécialisée dans la fabrication des obus d'artillerie.
Selon les sources citées par Reuters, l’offre saoudienne comprend également le financement des activités de recherche & développement d'autres divisions de Denel, dont Denel Dynamics, qui développe et produit des missiles tactiques et des armes à guidage de précision. Dans ce cadre, Denel et le groupe public Saudi Arabian Military Industries (SAMI) se partageraient la propriété intellectuelle et lanceraient une nouvelle coentreprise ciblant les marchés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Le groupe Denel souffre d’une grave crise de liquidité depuis les révélations relatives à son implication présumée dans un scandale de corruption sous la présidence de Jacob Zuma. Ce groupe figure parmi les entreprises sud-africaines citées dans le plus grand scandale de corruption qu'a connu le pays depuis sa démocratisation en 1994. Connu sous l’appellation de « State capture » (la prise de contrôle de l'Etat), ce scandale a mis en évidence l'influence de la famille Gupta qui a été accusée d’avoir infiltré l'Etat pendant la présidence de Jacob Zuma afin de rafler de juteux contrats en association avec l'un des fils de l'ancien président.
Denel produit, entre autres, des missiles guidés, des drones, des véhicules blindés, des bombes et des obus d’artillerie.
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