(Agence Ecofin) - L’Arabie saoudite a présenté une offre d’un milliard de dollars pour nouer un vaste partenariat capitalistique et commercial avec le groupe public d'armement sud-africain Denel, qui comprend notamment l’acquisition d’une participation dans une société commune créée en 2008 avec le géant allemand Rheinmetall, a rapporté l’agence Reuters, citant une source proche du dossier.
L’Arabie saoudite vise en premier lieu l’acquisition de la participation de 49% de Denel dans Rheinmetall Denel Munition (RDM), une joint-venture entre Denel et le géant allemand de l’armement Rheinmetall Waffe Munition spécialisée dans la fabrication des obus d'artillerie.
Selon les sources citées par Reuters, l’offre saoudienne comprend également le financement des activités de recherche & développement d'autres divisions de Denel, dont Denel Dynamics, qui développe et produit des missiles tactiques et des armes à guidage de précision. Dans ce cadre, Denel et le groupe public Saudi Arabian Military Industries (SAMI) se partageraient la propriété intellectuelle et lanceraient une nouvelle coentreprise ciblant les marchés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Enfin, l’Arabie saoudite, qui est déjà l’un des principaux clients de Denel pour les véhicules militaires, les obus d’artillerie et les équipements radar, a proposé d’augmenter ses achats de divers produits du groupe Denel.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait déclaré début novembre que le groupe Denel est «mûr pour des partenariats». Il a cependant précisé que le gouvernement n'a pas encore examiné la proposition saoudienne ainsi que celles d'autres prétendants cherchant à s'associer à Denel.
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu, avait aussi annoncé le 11 octobre dernier que l’Arabie saoudite a manifesté son intérêt pour une prise de participation dans le groupe Denel, tout en précisant que «le Comité national de contrôle des armes classiques (NCACC) examinera les avantages d’un éventuel accord, y compris le volet relatif aux droits de l'homme».
Avec un budget militaire estimé à près de 70 milliards de dollars en 2017, l’Arabie saoudite est le troisième investisseur mondial dans le domaine de la défense, derrière les Etats-Unis et la Chine.
Denel avait annoncé en septembre dernier qu’il était à la recherche de nouveaux partenaires financiers pour sortir de la crise de liquidité qui le frappe depuis les révélations relatives à son implication présumée dans un scandale de corruption sous la présidence de Jacob Zuma.
Ce groupe figure parmi les entreprises sud-africaines citées dans le plus grand scandale de corruption qu'a connu le pays depuis sa démocratisation en 1994. Connu sous l’appellation de «State capture» (la prise de contrôle de l'Etat), ce scandale a mis en évidence, l'influence de la famille Gupta qui a été accusée d’avoir infiltré l'Etat pendant la présidence de Jacob Zuma afin de rafler de juteux contrats en association avec l'un des fils de l'ancien président.
Denel produit, entre autres, des missiles guidés, de drones, des véhicules blindés, des bombes et des obus d’artillerie.
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