La forêt au cœur du processus de développement durable et inclusif en Afrique centrale, selon la Banque Africaine de Développement

(Ecofin Hebdo) - Dans son rapport sur les perspectives économiques en Afrique Centrale, la Banque Africaine de Développement suggèrent qu’une meilleure organisation de l’exploitation forestière dans le bassin du Congo, aiderait à poser les bases d’un développement plus inclusif et durable.

Les principales améliorations se distingueraient dans l’accès à l’énergie, avec 75% des populations rurales et 54% des populations de zone urbaines ayant recours au bois de chauffe pour s’électrifier et cuisiner les repas. Une meilleure exploitation de la biomasse forestière impliquerait ainsi une source durable de création d’emplois, en même temps que cela améliorerait les conditions de vie des populations

La forêt est aussi une importante source de produits alimentaire, une base pour le développement industriel avec la transformation des produits forestiers et non ligneux, et un facteur de densification du commerce inter-régional, compte tenu de ce que les populations ont les mêmes habitudes alimentaires et pourraient ainsi développer plus d’échange.

Cette suggestion de la BAD se positionne comme une alternative à la baisse des prix des matières premières qui a plombé la croissance de l’Afrique centrale durant les deux dernières années. Le rapport met en évidence le fait que le produit intérieur brut de la région a progressé en 2016 et 2017 de 0,8% et 0,9%, contre une moyenne globale africaine de 3,6%. La conséquence des économies qui ne se sont pas suffisamment diversifiées et dont les revenus dépendent encore de manière significative de l’exportation de matières premières brutes.

Dans un tel contexte, même si cela est en baisse, le nombre de personnes vivant dans cette sous-région avec moins de 1,9 $ par jour est encore de 60%. A côté de l’opportunité que représente le bassin forestier, l’institution multilatérale africaine recommande des améliorations structurelles dans la mobilisation des ressources fiscales et une implication forte du secteur privé dans les projets d’infrastructures. Il faut dire que ces recommandations sont très à la mode depuis quelques années, mais ne parviennent pas toujours à être mise en application.

Un cadre des affaires pas toujours fiable et une faible capacité financière des entreprises ne permet pas de motiver les gros investisseurs, majoritairement des représentant de firmes étrangères, à prendre plus de risque dans ces environnements. Une autre faiblesse de ces recommandations, c’est qu’elle ne présente pas une facture pro-forma de cette transformation structurelle, afin de bien identifier ce que les différentes parties prenantes devront engager pour son déploiement.

 

La BAD prévoit toutefois pour 2018 et 2019, des perspectives plus encourageantes. Elles sont, selon ses analystes, nourries par une demande intérieure, et une hausse des cours mondiaux des matières premières. Dans ce contexte, le produit intérieur brut (PIB) réel de la sous-région devrait atteindre 2,4 % en 2018 et 3 % l’année suivante.

Abdel Razak MOULIOM

 

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