(Agence Ecofin) - Cette semaine à Glasgow, 20 pays, dont les Etats-Unis ont rejoint la Chine, en indiquant renoncer aux investissements publics dans des projets de charbon à l’étranger. Pas de quoi décourager certains pays producteurs qui disposent encore d’immenses ressources dont ils entendent bien tirer profit.
Au cours de la COP 26 qui se tient actuellement à Glasgow en Ecosse, plus de 40 pays ont signé jeudi 4 novembre un engagement visant à abandonner le charbon au profit des énergies propres. Le Botswana qui fait partie des pays signataires de la déclaration, a néanmoins renoncé à une clause appelant à cesser de délivrer de nouveaux permis pour des projets d’exploitation de charbon.
Cette position, soutenue notamment par le ministre sud-africain des Mines Gwede Mantashe, tranche avec les appels de la communauté internationale à abandonner le combustible fossile le plus polluant au monde. Elle est pourtant compréhensible du point de vue de Gaborone qui dispose, faut-il le rappeler, de plus de 200 milliards de tonnes de réserves de charbon inexploitées.
« Nous avons beaucoup de charbon et même si nous ne gagnons que 10 milliards de dollars entre maintenant et le moment où ils veulent que nous arrêtions [2040, Ndlr], pour nous, cela signifie beaucoup pour notre économie, même si pour certaines personnes, cela ne représente rien. », a récemment expliqué Charles Siwawa, président de la Chambre des Mines du Botswana, cité par Mmegi.
Dans le cadre de la politique énergétique du pays sur les 40 prochaines années, Gaborone prévoit notamment 300 MW de nouvelles capacités de production d’électricité grâce au charbon. Et si la Chine a renoncé à financer des centrales à charbon à l’étranger, de même que 20 autres pays, dont les Etats-Unis au cours de cette COP 26, le Botswana peut toujours compter sur ses fonds propres, en l’occurrence ceux du Botswana Public Officers Pension Fund, de la Botswana Development Corporation et de la Minerals Development Company Botswana.
La mine de charbon Morupule, propriété de l’Etat, est par exemple en train d’augmenter sa capacité annuelle de production, afin de la faire passer à 3,8 millions de tonnes, contre 2,8 millions de tonnes actuellement. Par ailleurs, après avoir obtenu une licence en février 2021, la compagnie minière Maatla Resources veut lancer la construction de la deuxième mine privée de charbon du Botswana en 2022. D’une capacité de production annuelle de 1,2 million de tonnes, ses travaux de construction, prévus pour démarrer cette année, ont été retardés par la pandémie.
Pour rappel, l’exploitation des ressources houillifères du Botswana est non seulement destinée à produire de l’électricité pour les besoins domestiques et pour l’exportation, mais elle permet également au pays de réduire sa dépendance vis-à-vis des diamants.
Emiliano Tossou
Lire aussi:
01/10/2021 - La Chine ne financera plus les projets de charbon : les conséquences pour l’Afrique
14/05/2021 - Les diamants n’ont pas fini d’enrichir le Botswana…
Sofitel Manhattan, NY, USA