Conflit au Tigré : Abiy Ahmed annonce le retrait des forces érythréennes de la frontière

(Agence Ecofin) - L’Erythrée avait déployé son armée dans la zone frontalière avec l’Ethiopie pour officiellement se protéger des attaques du TPLF accusé d’avoir lancé des roquettes contre sa capitale. Cependant, plusieurs rapports affirment que ce déploiement a donné lieu à des exactions contre la population.

L’armée érythréenne va se retirer de la zone frontière avec l’Ethiopie. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed (photo), dans un communiqué publié ce vendredi 26 mars 2021.

On Discussions with President Isaias Afwerki pic.twitter.com/xN50NmKdob

— Abiy Ahmed Ali ?? (@AbiyAhmedAli) March 26, 2021

L’annonce a eu lieu dans le cadre d’une visite du dirigeant éthiopien à Isaias Afwerki, le président érythréen. Cette rencontre intervient alors que les condamnations se sont multipliées ces deux derniers jours au sujet de possibles exactions commises par les soldats des deux pays, contre les populations du Tigré.

Depuis novembre 2020, un conflit oppose Addis-Abeba au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans cette région frontalière avec l’Erythrée.

« Il faut rappeler que suite à l’attaque du commandement nord, le TPLF a effectué des tirs de roquettes contre les villes de Bahir Dar et Gondar. Dans la même logique, ils ont tiré des roquettes contre Asmara, en Erythrée, poussant ainsi le gouvernement érythréen à traverser les frontières éthiopiennes pour prévenir de futures attaques et garantir sa sécurité nationale », indique le communiqué du Premier ministre.  

Et d’ajouter : « au cours de nos discussions ce 26 mars 2021 avec le président Isaias Afwerki durant ma visite à Asmara, le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces de la frontière éthiopienne ».

Il faut rappeler que dès son arrivée à la tête de l’Ethiopie, Abiy Ahmed a entamé un processus de rapprochement avec Asmara, ancien ennemi juré du pays des Négus. Si cette stratégie a été saluée par la communauté internationale (valant au dirigeant un prix Nobel de la paix), elle a été critiquée par le TPLF qui durant ses années à la tête du pays avait entretenu des relations froides et tendues avec le voisin érythréen.

D’après Abiy Ahmed, « les Forces de défense nationale de l’Ethiopie reprendront la garde des zones frontalières avec un effet immédiat ».

Notons que cette annonce intervient alors qu’une enquête de l’ONU et de la Commission éthiopienne des droits de l’homme s’apprête à être lancée sur les faits qui se sont produits dans le Tigré.

Moutiou Adjibi Nourou    

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