Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Ethiopie : Abiy Ahmed admet (finalement) la présence de forces érythréennes dans le Tigré

  • Date de création: 24 mars 2021 07:30

(Agence Ecofin) - Depuis le début de la crise au Tigré en novembre 2020, plusieurs rapports d’ONG ont accusé les armées érythréennes et éthiopiennes d’exactions dans la région. Malgré les témoignages recueillis auprès des réfugiés, Abiy Ahmed et son homologue érythréen ont toujours réfuté ces allégations.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed (photo), a admis le mardi 23 mars 2021, la présence des forces armées érythréennes dans le Tigré. Le dirigeant s’exprimait lors d’un discours prononcé devant le Parlement.

Dans son propos, il a expliqué que les troupes érythréennes avaient traversé la frontière et étaient entrées dans la région parce qu'elles craignaient des attaques de la part du Front populaire de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui pendant ses années de pouvoir a été un ennemi de longue date d’Asmara. Selon lui, une entente avait été conclue pour que les soldats érythréens se retirent de la région une fois que l’armée éthiopienne serait à nouveau en mesure d’assurer la sécurité à la frontière.

« Cependant, après que l'armée érythréenne a franchi la frontière et opéré en Ethiopie, tous les dommages qu'elle a causés à notre peuple sont inacceptables. Nous ne l'acceptons pas parce que c'est l'armée érythréenne, et nous ne l'accepterions pas si c'était nos soldats », a fini par condamner le Premier ministre. Et d’ajouter : « la campagne militaire était contre nos ennemis clairement ciblés, pas contre le peuple. Nous en avons discuté quatre ou cinq fois avec le gouvernement érythréen ».

Cette déclaration intervient après qu’Addis-Abeba et Asmara ont longtemps démenti les accusations faisant état d’une présence des forces érythréennes dans le Tigré. Sur la base des témoignages de nombreux habitants de la région, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont rapporté des exactions commises par les deux armées contre les populations. Une situation qu’a toujours niée le gouvernement fédéral éthiopien.

Depuis le début de l’année, la guerre dans le Tigré a eu un retentissement international fort qui a poussé l’ONU à demander une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il y a quelques jours, les USA par la voix de leur secrétaire d’Etat ont dénoncé « des actes de nettoyage ethnique » dans la région.

Pour rappel, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, après des mois de tensions, a déclenché début novembre 2020, des opérations militaires contre le parti alors au pouvoir dans la région du Tigré, le TPLF, l'accusant d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale. La violence des combats a poussé une grande partie de la population à fuir, ne dépendant plus que de l’aide alimentaire pour se nourrir.

Moutiou Adjibi Nourou

Moutiou ADJIBI NOUROU


Enveloppe
Recevez votre lettre Ecofin personnalisée selon vos centres d’intérêt

sélectionner les jours et heures de réception de vos infolettres.