(Agence Ecofin) - Un tiers de la dette extérieure de la Zambie est due à la Chine. Mais Pékin a jusque-là hésité à rejoindre l'initiative de suspension du service de la dette lancée il y a plus de deux ans par le G20.
La Chine va coprésider avec la France la première réunion du comité officiel des créanciers de la Zambie prévue le jeudi 16 juin, pour débattre de la restructuration de la dette de ce pays africain qui a fait défaut fin 2020, a annoncé le président zambien, Hakainde Hichilema (photo), le dimanche 12 juin.
S'adressant aux fidèles de l'église Life Cathedral à Chingola (411 km au nord de Lusaka), il a précisé que « le gouvernement zambien a eu beaucoup de mal à réunir tous les créanciers autour d’une même table », sans plus de précision.
Dans une déclaration publiée le mardi 31 mai sur sa page Facebook officielle, à l’issue d’un entretien téléphonique avec son homologue chinois, Xi Jinping, le président zambien avait annoncé « l’engagement commun entre la Zambie et la Chine à travailler ensemble pour résoudre la crise de la dette ».
La première réunion du comité officiel des créanciers de la Zambie a été retardée à plusieurs reprises, en raison de l’hésitation de la Chine à adhérer à l'initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du groupe des vingt principales économies de la planète (G20), un dispositif créé en 2020 pour soulager les pays croulant sous le poids de la dette.
La Zambie, dont la dette représente 120 % de son PIB, avait fait fin 2020, défaut sur le remboursement de trois eurobonds. La dette extérieure de ce pays enclavé d’Afrique australe a dépassé 17 milliards de dollars fin 2021, dont un tiers était dû à la Chine, selon les données du gouvernement zambien.
Le ministre des Finances de la Zambie a déclaré à plusieurs reprises qu'il espérait que les négociations au niveau du comité officiel des créanciers seraient conclues, d'ici fin juin 2022.
La Zambie a conclu un accord de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) sur une facilité élargie de crédit (FEC) de 1,4 milliard de dollars en décembre 2021, mais ces financements ne peuvent pas être décaissés tant que Lusaka et ses créanciers ne se sont pas mis d'accord sur la réduction de la dette à des niveaux soutenables.
Avec des prêts d’un montant cumulé de 161,9 milliards de dollars accordés aux pays africains entre 2000 et 2021, l’empire du Milieu est devenu le premier créancier bilatéral du continent, selon des données récoltées par l'Université de Boston.
Outre la Zambie, deux autres pays africains, en l’occurrence le Tchad et l’Ethiopie, ont fait des demandes d'allègement de leur dette dans le cadre de l'initiative de suspension du service de la dette du G20.
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