(Agence Ecofin) - D’après le FMI, la dette publique de la Zambie atteignait plus de 120% de son PIB en 2021, avec une forte exposition aux créanciers internationaux. Après être entré en défaut de paiement en 2020, Lusaka cherche à obtenir un accord avec ses créanciers, d’ici juin, pour sortir de la crise de la dette.
La Zambie envisage de demander une réduction de sa dette à ses créanciers internationaux. C’est ce qu’a indiqué ce lundi 09 mai, le président Hakainde Hichilema (photo), lors d’une interview accordée à l’agence de presse Reuters.
Sans préciser sur quel montant porterait cette opération, le dirigeant a indiqué qu’il s’agirait d’une annulation partielle des 32 milliards $ de dette auxquels fait face la Zambie. Cette annulation devrait être comprise dans la stratégie de restructuration de la dette que Lusaka essaye de mettre en place depuis plusieurs mois, afin d’honorer ses engagements envers ses créanciers et sortir de la crise économique qu’elle traverse.
La Zambie était entrée fin 2020 en défaut de paiement sur le remboursement de trois eurobonds, et avait alors demandé à ses investisseurs une nouvelle période de grâce pour recommencer à rembourser sa dette extérieure. Cependant, les créanciers de Lusaka avaient conditionné l’acceptation de cette demande à la conclusion d’un accord avec le FMI. Alors que les autorités zambiennes espèrent une validation définitive de l’accord avec le Fonds d’ici juin, le président Hichilema a annoncé que les négociations avec les créanciers internationaux dont la Chine et la France devraient aboutir au cours de la même période.
« L'approche globale consiste à maîtriser la dette, en commençant par cesser d'emprunter de manière irréfléchie à l'avenir, et surtout ne pas emprunter à un coût élevé » a-t-il déclaré, soulignant que « tout est sur la table » dans le cadre des négociations sur la dette.
Sous le mandat de l’ancien président Edgar Lungu, la Zambie, deuxième plus grand producteur de cuivre en Afrique, a vu sa dette publique exploser atteignant 123% du PIB en 2021, selon le FMI contre 36% en 2014. Cette situation couplée aux conséquences de la crise de la covid-19 et aux difficultés liées à la sécheresse ont valu à l’ancien dirigeant de nombreuses critiques qui se sont soldées par sa défaite à la présidentielle de 2021 face à l’opposant historique Hakainde Hichilema.
En poste depuis bientôt une année, celui-ci a promis de s’atteler à la crise de la dette en priorité, en obtenant un accord rapide avec ses créanciers internationaux qui pèsent pour plus de la moitié de la dette totale du pays.
Moutiou Adjibi Nourou
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