(Agence Ecofin) - Au Cameroun, le Conseil national de la communication (Cnc) a finalement infligé une suspension de 6 mois au journal La Scène et son directeur de publication, Christian Emok. Ce dernier avait été auditionné le 28 mai 2014 à la suite d’une plainte de l’ambassade de Côte d’Ivoire. Le journal était accusé d’avoir publié « des informations non fondées, calomnieuses et diffamatoires » sur la ministre ivoirienne de la Communication, Affoussiata Bamba Lamine (photo).
Au lendemain de la visite de travail et d’amitié que cette dernière a effectuée au Cameroun du 23 au 28 avril 2014, le journal La Scène titrait dans son édition du 15 mai : « Les révélations chocs du séjour de la bordelle du syndicat du crime au Cameroun ». Dans les pages 6 et 7, le journal publie une interview du nommé Patrick Sapack, candidat recalé lors de la présidentielle de 2011 au Cameroun, et présenté comme « un nationaliste révolutionnaire africain ». Ce dernier affirme : « Affoussiata Bamba était venue faire une opération de toilettage des médias pour un blackout total de la dictature de Ouattara ».
Devant le Cnc, Christian Emok, accompagné d’un avocat, a expliqué que son journal a utilisé le mot « bordelle » pour dire désordre. « J’ai dit au Conseil que pour moi, bordelle veut dire désordonnée. J’ai voulu dire la désordonnée parlant de cette ministre ivoirienne », dit-il. Toujours est-il que le mot avait choqué. L’ambassade de Côte d’Ivoire a même adressé une lettre de protestation aux autorités de Yaoundé. Le ministre camerounais de la Communication a jugé que le journal est coupable « d’une atteinte grave à la déontologie et à l’éthique journalistiques ».
Mais le mis en cause n’y voit que le résultat des pressions exercées par l’ambassade ivoirienne. Le dernier numéro de la publication actuellement en kiosque, titre d’ailleurs : « Liberté de la presse. La Côte d’Ivoire de Ouattara en procès au Cameroun contre le journal La Scène et Emok Christian son directeur ».
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