(Agence Ecofin) - Le 15 novembre dernier, alors que deux patrons de presse s’expliquaient devant le Conseil national de la communication (Cnc) du Cameroun, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) dénonçait dans une déclaration les « dérives » du CNC.
Le SNJC fustige la violation des procédures lors des précédentes auditions le 27 octobre, au cours desquelles les mis en cause avaient été sommés de s’expliquer sur des accusations qu’ils découvraient séance tenante. Le représentant de l’hebdomadaire L’Œil du Sahel, apprenait alors que le journal est sous le coup d’une plainte du patron de la Police camerounaise, Martin Mbarga Nguele, qui l’accuse d’avoir diffusé des informations relevant du « secret défense » et « de nature à mettre en péril la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat ». La ligne éditoriale est même taxée d’incitation « à la haine tribale, en faisant passer les populations du Grand Nord pour des victimes d’une supposée oppression ».
Le SNJC dit être en possession d’informations selon lesquelles le président du CNC, Mgr Joseph Befe Ateba (photo), par ailleurs évêque de l’Eglise catholique romaine, « multiplierait des rencontres occultes avec des dignitaires du régime dans la perspective d’une vaste campagne répressive contre des médias à capitaux privés pouvant aller jusqu’à l’interdiction de certains titres, et à des arrestations massives de journalistes mis en cause ».
Le syndicat s’alarme de la correspondance du ministre de l’Administration territoriale, René Sadi, datant du 31 octobre 2013, adressée au président du CNC, lui assurant des « dispositions » prises pour que les gouverneurs de région, les préfets et les sous-préfets veillent à l’application de toutes les décisions prises par cet organe de régulation du secteur de la communication au Cameroun. Le SNJC constate enfin que les méthodes du CNC s’apparentent à la « dictature », que celui-ci se pose en organe d’accompagnement d’un système « qui tolère à peine le débat contradictoire ou la critique ».
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