(Agence Ecofin) - En Algérie, l’affaire a traîné quatre mois durant. Le 11 mars 2014, le tribunal correctionnel d'Oran a finalement prononcé la relaxe en faveur de Djamel Ghanem. Le dessinateur le quotidien la Voix de l’Oranie était poursuivi pour« outrage au Président », « abus de confiance » et « accès frauduleux à un système de réseau automatisé », à la suite d’une plainte de son propre journal.
En effet, Djamel Ghanem avait proposé une caricature sur la fragile santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans et candidat à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, pour un 4ème mandat. Le dessin n’a jamais été publié, mais le directeur de publication du journal a tout de même dénoncé le caricaturiste...
Djamel Ghanem avait été placé sous mandat de dépôt le 13 novembre 2013. Il encourait 18 mois de prison ferme et 300 000 dinars d’amende. Le mis en cause se présentait chaque mercredi au tribunal pour « prouver » qu’il n’avait pas quitté l’Algérie.
Dès le déclenchement de l’affaire, la mobilisation s’est organisée sur le Net. Une pétition lancée le 14 février dernier, a récolté quelque 1500 signatures en quelques jours. « Plus que choquant, c’est révoltant. Qu’un directeur de journal dépose plainte contre un journaliste à lui… Pour un dessin, en plus, non publié. C’est une première mondiale, si je ne m’abuse, et qui ne fait honneur ni à l’auteur, ni à la presse nationale », a déclaré Kamel Amarni, membre du Syndicat national des journalistes algériens (Snja).
« Je continuerai. Je dois le faire pour la justice, pour tout le monde, pour tout le peuple. Il s’agit de mon pays. Je dis aussi aux journalistes de ne pas baisser les bras, de continuer le combat », a affirmé Djamel Ghanem. Le procureur de la République a jusqu'au 24 mars pour faire appel de la relaxe.
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