(Agence Ecofin) - Avant le putsch du jeudi 22 mars, la principale revendication des soldats et de leurs familles concernait la non mise à disposition par ATT de moyens logistiques et militaires pour réduire militairement la menace terroriste d’AQMI, du MNLA, qui veut l’indépendance du Nord Mali, et du groupe salafiste Ansar Dine, et pour assurer ainsi leur mission de défense du territoire national.
Les troupes du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), constituées en partie des soldats lourdement armés de la garde de Kadhafi, se sont livrées il y a quelques semaines à des crimes de guerre atroces contre plus de 70 jeunes soldats désarmés de l’armée malienne (voir l’article de Libération : www.liberation.fr/monde/01012396153-le-mali-accuse-les-rebelles-touareg-de-crimes-de-guerre ). Ces massacres ont profondément choqué l’opinion publique malienne au point où des femmes de soldats engagés au front ont organisés des marches sur le palais présidentiel pour demander plus de fermeté de la part d’ATT et pour dénoncer « l'incapacité du pouvoir à pendre ses responsabilités. »
Le leader des jeunes putschistes, le lieutenant Amadou Konaré, qui agit au nom d’un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), est apparu à la télévision nationale jeudi 22 mars à 4h00 entouré de soldats mutins pour proclamer la « fin du régime incompétent » du président Touré, décrété la dissolution de « toutes les institutions », un couvre-feu de 18h00 à 06h00 (locales et GMT), la fermeture des frontières du Mali « jusqu'à nouvel ordre », et inviter les fonctionnaires à rependre le travail le mardi 27 mars à partir de 07h30.
La junte a « pris l'engagement solennel de restaurer le pouvoir » civil et de mettre en place un gouvernement d'union nationale.
Ainsi, à quelques semaines des élections présidentielles où il ne se représentait pas, le président Amadou Toumani Touré (ATT) vient d’être victime d’un putsch d’une partie de l’armée qui lui reproche son incapacité et son laxisme.
Le coup d'état met fin à un processus électoral qui prévoyait le premier tour de la présidentielle le 29 avril, un référendum constitutionnel et des législatives. Amadou Toumani Touré -élu en 2000 et réélu en 2007- devait céder son fauteuil, conformément à la Constitution qui lui autorisait au maximum deux mandats consécutifs de cinq ans.
L'annonce du putsch a suscité de la part de la communauté internationale des condamnations et appels au rétablissement de l'ordre constitutionnel : Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Union africaine (UA), Algérie, Maroc, Nigeria, Afrique du Sud, France, Etats-Unis, Allemagne, Union européenne (UE), ONU, Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Union africaine (UA), Organisation de la conférence islamique (OCI).
La crise au nord du Mali a provoqué depuis mi janvier le déplacement de 206 000 personnes au Mali et dans les pays limitrophes.
Voir également
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