(Agence Ecofin) - Des représentants d'une dizaine de partis politiques ivoiriens ont annoncé, le 17 mars, la création d’une coalition visant à empêcher la réélection du président Alassane Ouattara lors de la prochaine présidentielle prévue en octobre.
Cette coalition regroupe à la fois des représentants de partis issus de la majorité et de l'opposition à M. Ouattara, qui a déjà annoncé son intention de briguer un deuxième mandat. «La coalition qui se veut victorieuse contre Ouattara rassemble tous ceux qui jugent son bilan catastrophique, tous les frustrés, les peureux, les hésitants, les déçus des deux camps pour qui Ouattara ne mérite pas un second mandat», a déclaré Mamadou Koulibaly, l'un de ses membres, lui-même candidat déclaré au scrutin.
Des représentants du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, majorité), deux partis majeurs opposés l'un à l'autre sur l'échiquier politique et fortement divisés avant le prochain scrutin présidentiel, ont participé à la réunion fondatrice de cette coalition. «Il y a sept ou huit candidats potentiels au sein de la coalition. Plusieurs d'entre nous souhaitent qu'il puisse y avoir une candidature unique. Mais pour le moment, on n'en est pas à ce stade», a observé Mamadou Koulibaly.
«La coalition vise à faire reculer Ouattara sur tous les points du processus électoral qu'il est en train de verrouiller pour se garantir une victoire trop facile», a-t-il dénoncé.
L'opposition critique la composition selon elle trop pro-Ouattara de la Commission électorale indépendante (CEI), organisatrice du scrutin, ce que les autorités nient. Elle accuse également les médias publics d'être des instruments de propagande à la solde du chef de l'Etat.
Contrairement au FPI et au PDCI, la formation d'Alassane Ouattara, Rassemblement des républicains (RDR), présente un visage unifié à sept mois de la présidentielle.
«Que les gens fassent des alliances, et surtout des mésalliances, voire des mésalliances contre-nature, au RDR, ce n'est pas notre problème», a commenté Joël N'Guessan, porte-parole du parti au pouvoir.
L'élection de 2015 est un rendez-vous crucial pour la Côte d'Ivoire, après une décennie de crise politico-militaire qui s’est soldée par cinq mois de violences post-électorales meurtrières de en 2010 et 2011. Cette crise postélectorale avait été provoquée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la dernière présidentielle, face à Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo est emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye, en attente de son procès pour crimes contre l'Humanité devant la Cour pénale internationale.
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