(Agence Ecofin) - Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), principal allié du président sortant Alassane Ouattara au sein de la majorité, a annoncé le 28 février son soutien officiel à la candidature unique du chef de l'Etat à la présidentielle d'octobre, malgré de vives tensions au sein de cet ex-parti unique.
Le soutien à la candidature d’Alassane Ouattara a été validée à l'unanimité par près de 4000 membres réunis pour un congrès exceptionnel. «C'est un plébiscite incontestable» s'est réjoui l'ex-chef de l’État et président du PDCI, Henri Konan Bédié.
«M. Bédié a été bien inspiré, nous ne sommes qu'heureux» s'est félicité de son côté, Joël N’Guessan, porte-parole du RDR, indiquant que son parti «endosse totalement et entièrement l'appel de Daoukro dans toute sa composante». L'«appel de Daoukro», lancé en septembre dans son fief par l'ex-chef de l’État et président du PDCI Henri Konan Bédié en faveur de la candidature unique d'Alassane Ouattara, prévoit «l'alternance politique en 2020 qui doit ramener le PDCI au pouvoir».
Henri Konan Bédié, président ivoirien de 1993 jusqu'au putsch de 1999, est un partenaire-clé d’Alassane Ouattara, dont il avait permis l'élection en 2010 face au sortant Laurent Gbagbo à la faveur d'une alliance de second tour.
L'«appel de Daoukro» avait, cependant, provoqué de vives tensions au sein du PDCI, dont certains cadres ont dénoncé un «acte de haute trahison». Deux jours avant le congrès exceptionnel consacré à la validation de la candidature unique de M. Ouattara, quatre cadres du PDCI avaient donné le ton en refusant les consignes données à Daoukro par M. Bédié, qui avait alors fait allégeance à Alassane Ouattara. L'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, l'ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy, l'ex-vice-président de l'Assemblée nationale Jérôme Kablan Brou et le député Bertin Kouadio Konan, surnommés «le club des quatre», ont indiqué qu’ils se verraient bien représenter leur formation à la présidentielle. Le numéro 2 du PDCI a, toutefois, mis en garde contre l’implosion du parti, et menacé les frondeurs de sanctions pouvant aller jusqu'à «l'exclusion».
L'élection de 2015 est un rendez-vous crucial pour la Côte d'Ivoire, après une décennie de crise politico-militaire qui s’est soldée par cinq mois de violences post-électorales meurtrières de en 2010 et 2011. Cette crise postélectorale avait été provoquée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la dernière présidentielle face à Alassane Ouattara.
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