(Agence Ecofin) - L'ex-premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a annoncé, le 10 décembre, sa candidature à l'investiture du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) pour la présidentielle de 2015, contredisant l'appel du chef de sa formation à soutenir le président Alassane Ouattara.
Charles Konan Banny a été, en 2006-2007, le premier ministre d'un gouvernement d'union nationale sous l'ancien président Laurent Gbagbo. En 2011, il a été chargé par Ouattara de diriger la Commission dialogue, vérité et réconciliation, une instance inspirée de la Commission vérité et réconciliation de l’Afrique du Sud postapartheid qui a été notamment critiquée pour sa proximité du pouvoir et son refus de collaborer avec les organisations de défense des droits de l’homme.
M. Konan Banny a informé par courrier l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié, président du PDCI et grand allié du président Ouattara, de son souhait d' «être investi comme candidat du PDCI à l'élection présidentielle de 2015».
«Je veux que les Ivoiriens m'apportent leur suffrage pour que le PDCI participe aux élections présidentielles, parce que le PDCI est le plus grand parti de Côte d'Ivoire et (qu'il) doit participer à l'élection présidentielle. C'est une évidence», a expliqué Charles Konan Banny.
Henri Konan Bédié, président ivoirien de 1993 jusqu'au putsch de 1999, est un partenaire-clé de Alassane Ouattara, dont il avait permis l'élection en 2010 face au sortant Laurent Gbagbo à la faveur d'une alliance de second tour.
En septembre, le président du PDCI avait appelé à soutenir la candidature de son allié à la présidentielle d'octobre 2015. «Tu seras le candidat unique de la majorité pour l'élection présidentielle», «sans préjudice pour les irréductibles qui voudront se présenter en leurs noms propres», avait assuré Bédié à Ouattara.
Ce soutien de la candidature de Ouattara a provoqué avait provoqué de vives tensions au sein du PDCI, dont certains cadres ont dénoncé un «acte de haute trahison». Bertin Kouadio Konan, un député du PDCI, s'est déclaré le 6 décembre candidat à la présidentielle. Avant lui, un comité de cadres de ce parti avait annoncé soutenir la candidature en interne d'Amara Essy, un ancien ministre des Affaires étrangères.
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