(Agence Ecofin) - Le président burkinabè Blaise Compaoré a mis fin, le 6 octobre, au dialogue amorcé entre le pouvoir et l’opposition avant même que ces pourparlers n’entrent dans le vif du sujet, c'est-à-dire la révision de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche, pour l'instant, l’actuel Chef d’Etat d'être candidat en 2015.
Ce dialogue lancé à l’initiative de M. Compaoré n’a duré qu’une heure. La majorité et l’opposition n’ont pas pu s’entendre. Sur le sort réservé aux points de désaccord « la délégation de la majorité n’avait pas de solution à proposer », a expliqué le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré (photo). Les deux parties se sont, du coup, résolues à soumettre ce point litigieux au président Blaise Compaoré.
« Au cours des échanges, le président du Faso a clairement indiqué qu’au regard de ses prérogatives, il est de son devoir de donner une suite aux points non consensuels», a précisé Zéphirin Diabré.L’opposition a jugé que le président «se place ainsi dans une position où il serait juge et partie», estimant que «les principes fondamentaux d’un dialogue inclusif n’étaient pas respectés».
La présidente du Parti pour le développement et le changement, Saran Sereme , a exprimé sa déception « quant à la volonté clairement affichée par le président Blaise Compaoré d’opérer un passage en force et aller au référendum ».
Le président Blaise Compaoré a cependant promis que « d’autres formes d’échanges seront développées », selon Ablassé Ouedraogo du parti le Faso Autrement.
Au Burkina Faso, le pouvoir et l’opposition se sont affrontés depuis le début de l’année à coups de manifestations de rue au sujet d’un référendum, dont l’objectif est de modifier l'article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche Blaise Compaoré, à la tête du pays depuis 1987, de briguer un nouveau mandat en novembre 2015.
Le président, arrivé il y a 27 ans au pouvoir par un coup d'Etat, qui termine son deuxième quinquennat après avoir effectué deux septennats, avait évoqué la tenue d'une telle consultation populaire en décembre 2013.
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