(Agence Ecofin) - En Algérie, la justice a donné raison au ministère de la Communication qui s’oppose au rachat du groupe de presse El-Khabar par l’industriel Issad Rebrab (photo). La transaction, conclue le 2 avril 2016, a finalement été gelée ce 15 juin.
Avec un investissement de 4 milliards de dinars (environ 36,6 millions $), l’homme d’affaires reprenait 98% des actions de l’entreprise de presse. Le ministère de la Communication avait saisi le tribunal dans une procédure d’urgence, contestant le fait que Rebrab devienne le propriétaire du groupe El-Khabar qui édite le quotidien « El-Khabar » et la chaîne de KBC, détient 2 sociétés de distribution et gère 5 imprimeries en copropriété avec le journal « El Watan ».
Le tribunal a validé la raison avancée par le ministère de la Communication qui invoque les dispositions du Code de l’information de 2012. L’article 25 de ce texte dispose en effet qu’ « une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie ». L’industriel Issad Rebrab étant déjà le patron du quotidien « Liberté Algérie », il ne peut donc prendre possession du groupe El Khabar via sa société Nesprod.
Pour les avocats du milliardaire tunisien, c’est un procès politique. Ils affirment que le monopole ne saurait être refusé à Issad Rebrab alors que d’autres hommes d’affaires en bénéficient, notamment Ali Haddad, patron du Forum des chefs d’entreprises, à la tête de 2 journaux (« Le Temps d’Algérie » et sa version arabophone « Wakt eldjazair »), ainsi que d’une chaîne de télévision (Dzair Tv).
La décision de justice tombe alors qu’Issad Rebrab a déjà introduit en bourse le groupe de presse El Khabar avec pour objectif d’ouvrir le capital aux investisseurs et au grand public.
Assongmo Necdem
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