(Agence Ecofin) - Le bras de fer a commencé avant même que la Justice algérienne ne se prononce sur l’investissement du groupe Cevital dans l’entreprise de presse El Khabar. Ce jeudi 28 avril 2016, les partenaires de cette transaction ont dénoncé l’action judiciaire engagée par le ministre de la Communication, Hamid Grine. En effet, ce dernier a saisi le tribunal dans une procédure d’urgence pour annuler l’opération de rachat conclue le 2 avril dernier. On apprend que les 4 milliards de dinars (environ 36,6 millions $) débloqués par Cevital ont permis d’acquérir 98% des actions de la société El Khabar qui regroupe un journal quotidien, une chaîne de télévision, deux sociétés de distribution et cinq imprimeries gérées en copropriété avec le journal « El Watan ».
Pour le ministre de la Communication, la transaction bénéficie à Issad Rebrab (photo), président-directeur général de Cevital, qui devient le propriétaire du quotidien « El Khabar ». Du coup, l’opération devient illégale, car l’homme d’affaires est déjà le patron du quotidien « Liberté Algérie ». Hamid Grine invoque en effet le Code de l’information de 2012 qui, en son article 25, prescrit : « Une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie ».
Dans leurs communiqués respectifs, la société de presse El Khabar et le groupe Cevital expliquent qu’Issad Rebrab est une personne physique et ne saurait être le propriétaire des journaux susmentionnés. D’une part, c’est la société Nesprod, appartenant au groupe Cevital, qui est devenue l’un des actionnaires de la société El Khabar éditant un quotidien du même nom. D’autre part, Issad Rebrab est tout juste associé dans la société SAEC qui édite le quotidien « Liberté Algérie ». En plus, celle-ci n’a aucun lien avec le groupe Cevital.
Les médias ont donc exposé les arguments des protagonistes de ce contentieux. L’affaire est programmée au tribunal le 2 mai prochain. On se souvient que l’affaire a commencé au lendemain de la transaction conclue entre la société El Khabar et le groupe Cevital. Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président de la République, avait dénoncé le monopole des médias que des lobbies d’affaires se sont garanti. Puis, le ministre de la Communication avait annoncé : « On va regarder la loi pour voir si le rachat est légal ou pas ».
S’il y a monopole médiatique dans le rachat de la société El Khabar, ce ne sera pas une première en Algérie où des hommes d’affaires et des hommes politiques sont à la tête de plusieurs organes de presse.
Assongmo Necdem
Lire aussi
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.