(Agence Ecofin) - La nouvelle mesure de l’Union européenne (UE) sur les limites maximales résiduelles (LMR) de nicotine dans la vanille risque d’affecter plus de 30 % de la production malgache de la gousse.
C’est ce qu’a indiqué à l’Agence Ecofin, Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille (GEVM). Ladite réglementation devant entrer en application à partir du 14 septembre prochain, vise à faire passer le taux de tolérance de 0,3 mg de nicotine par kilogramme à 0,05 mg/kg pour protéger la santé des consommateurs.
« Les analyses réalisées à ce jour étant plutôt hétérogènes, il est assez difficile de définir une [moyenne nicotine] dans la vanille malgache. Toutefois beaucoup s’accordent sur une valeur de 0,2 mg/kg », souligne le responsable.
« Une course contre la montre »
Face à la perspective d’une application de cette mesure, l’industrie de la vanille malgache reste proactive. Selon M. Geeraerts, la filière a déjà introduit une demande de dérogation et de tolérance auprès de la Commission européenne (CE).
En outre souligne-t-il, une enquête approfondie est en cours et organisée en étroite collaboration avec le Comité de Liaison Entrepreneuriat-Agriculture-Développement (COLEAD).
« L’objectif est de déterminer si la nicotine détectée dans la vanille a une origine naturelle [c’est le cas pour de nombreux végétaux dont les tomates ou les câpres] ou est la conséquence d’une contamination extérieure. L’étude en cours devra aboutir rapidement à l’établissement d’un rapport qui sera présenté et débattu à la Commission et devrait induire une rectification du taux pour la vanille », souligne le responsable.
Plus globalement, le pays pourrait opter à terme pour une diversification de ses débouchés au-delà de l’UE. Le bloc économique comptant actuellement pour 40 % des envois totaux, la mise en vigueur des nouvelles normes pourrait engendrer d’importantes pertes économiques.
« La recherche de nouvelles destinations pour l’écoulement est une possibilité. Car bien qu’étant un produit de niche, le besoin en vanille naturelle est tel qu’il est probable que l’industrie se réorganisera », indique M. Geeraerts.
Pour rappel, Madagascar a exporté 2 400 tonnes de vanille en 2021/2022 pour une valeur totale de 600 millions $ selon les données du ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC).
Espoir Olodo
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