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Burundi: le vice-président de la Cour constitutionnelle fuit le pays pour échapper aux pressions

  • Date de création: 05 mai 2015 17:48

(Agence Ecofin) - La Cour constitutionnelle du Burundi a validé, le 5 mai, la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. «La Cour dit de droit que le renouvellement une seule et dernière fois de l'actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans n'est pas contraire à la Constitution du Burundi»,  a précisé la juridiction dans un arrêt signé par six juges sur sept.

Toutefois. le vice-président de la Cour, Sylvère Nimpagaritse, a refusé de signer, et a fui le pays, dénonçant des «pressions» sur la Cour pour qu'elle valide la candidature. «En mon âme et conscience, j'ai décidé de ne pas apposer ma signature sur un arrêt, une décision qui carrément est à côté de la loi et qui a été imposée de l'extérieur, qui n'a rien de juridique», avait déclaré M. Nimpagaritse peu avant sa fuite.

Depuis le 25 avril, date de la désignation du président Nkurunziza, candidat à la présidentielle le Cndd-FDD (parti au pouvoir), l’opposition conteste la candidature de M. Nkurunziza  à la présidentielle du 26 juin, estimant qu’elle est  contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha de 2000 qui a ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006) et posé les bases des actuelles institutions. La Constitution, comme l'accord d'Arusha, limitent à deux le nombre de mandats présidentiels.

Le camp présidentiel estime, cependant, que le premier mandat du président Nkurunziza tombe sous le coup d'une disposition particulière de la Constitution et n'entre pas en ligne de compte dans la limitation des mandats présidentiels, vu que le Chef de l’Etat avait été alors  élu par le Parlement et non au suffrage dire. Le Cndd-FDD avait, sans surprise, désigné le samedi 25 avril Pierre Nkurunziza candidat à la présidentielle. Dès le lendemain, des manifestations, émaillées de heurts avec la police, ont éclaté dans Bujumbura. Les violences ont fait depuis lors 13 morts, dont dix protestataires. Le Sénat, contrôlé par le Cndd-FDD, a saisi la Cour constitutionnelle de la question de la légalité d'un nouveau mandat du président sortant.

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