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Burundi: la Cour constitutionnelle saisie sur la légalité d'un 3e mandat du président Nkurunziza

  • Date de création: 30 avril 2015 15:16

(Agence Ecofin) - Les autorités burundaises tentent par tous les moyens d’enrayer les protestations qui ont éclaté suite à la désignation par le Cndd-FDD (parti au pouvoir) du président Pierre Nkurunziza comme son candidat à la présidentielle prévue en juin prochain.

Parallèlement à la répression policière des manifestations de rue, le Sénat burundais a annoncé le 29 avril avoir saisi la Cour constitutionnelle sur la légalité d'un éventuel troisième mandat de M. Nkurunziza. Cette juridiction a été ainsi appelée à  interpréter les articles de la loi fondamentale burundaise au cœur de la controverse sur le troisième mandat. Cette saisine était attendue puis que le gouvernement a déjà souligné qu’il reviendrait à la cour constitutionnelle de se prononcer sur la légalité de cette candidature contestée par l'opposition et la société civile.

La saisine de la cour constitutionnelle ne devrait pas, cependant, mettre fin à la controverse vu que l’opposition  met en doute indépendance de cette juridiction.

«C'est comme si le Sénat avait demandé à Nkurunziza lui-même d'interpréter la Constitution», a commenté Jean Minani, président du parti d'opposition Frodebu Nnyakuri.

Pour le défenseur des droits de l’Homme Pierre Claver Mbonimpa, la cour constitutionnelle «est composée d'enfants chéris de Pierre Nkurunziza qui n'ont rien à lui refuser».

Outre la saisine de la Cour constitutionnel, le pouvoir a annoncé  la création d'une commission chargée de traduire «immédiatement» en justice les responsables des manifestations qui ont fait cinq morts dans les rangs des protestataires depuis le 26 avril.

Il a également ordonné aux opérateurs téléphoniques de bloquer l'accès, sur les téléphones mobiles, à Twitter, Facebook et WhatsApp.

Evoquant des dispositions de la Constitution ainsi que les accords de paix d’Arusha, l’opposition, la société civile et la puissante église catholique s’opposent fermement à cette candidature. Le camp présidentiel estime, cependant, que le premier mandat du président Nkurunziza tombe sous le coup d'une disposition particulière de la Constitution et n'entre pas en ligne de compte dans la limitation des mandats présidentiels, vu que le Chef de l’Etat avait été alors  élu par le Parlement et non au suffrage direct.

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