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Paul Kagame qualifie l’opposition des Occidentaux à un 3è mandat d’immixtion dans les affaires rwandaises

  • Date de création: 08 décembre 2015 04:02

(Agence Ecofin) - Le président rwandais Paul Kagame a accusé, le 6 décembre, les pays occidentaux de s'immiscer dans les affaires rwandaises en critiquant l’adoption par le Parlement d’un projet de réforme constitutionnelle qui lui ouvre la voie pour briguer un nouveau mandat en 2017.

«Nous pouvons être bons amis, nous pouvons convenir d’être en désaccord, mais la limite est lorsqu’il est question des intérêts des Rwandais», a martelé M. Kagame au sujet des réactions de la communauté internationale au vote de la réforme de la Constitution, lors d'une réunion du bureau politique du Front patriotique rwandais (FPR,  parti au pouvoir).

«Ils nous disent que nous devrions avoir le droit de faire nos propres choix, mais nos propres choix sont par la suite définis comme des +manœuvres+. Nos choix sont qualifiés de manœuvres parlementaires, quand nos actes ne correspondent pas aux vœux d'autres nations», a-t-il ajouté.

La Chambre des députés et le Sénat rwandais ont adopté au cours des dernières semaines un projet de réforme de la Constitution autorisant le président Paul Kagame à briguer un troisième mandat en 2017. Mais la nouvelle Constitution devra être formellement adoptée par la voie d’un référendum dont la date n’a pas été encore fixée.  

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, avait exhorté très fermement le président rwandais Paul Kagame à ne pas briguer un troisième mandat, estimant que «personne n'est indispensable». Moins directe, l’Union européenne (UE) a, quant à elle, rappelé son attachement au respect des constitutions et au principe de l’alternance politique. La Belgique et le Royaume-Uni ont aussi souligné l’importance d’un transfert pacifique du pouvoir.

L’actuelle Constitution rwandaise limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l’état à Paul Kagame, élu en 2003 et en 2010, de se présenter une troisième fois.

Le débat autour d’une réforme constitutionnelle a été présenté comme émanant d'une initiative populaire spontanée. Selon les deux chambres du Parlement, quelque 3,7 millions de Rwandais, sur un corps électoral de quelque 6 millions, auraient signé des pétitions demandant au Parlement de modifier l'article 101 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels successifs. Mais les opposants et certains observateurs évoquent «une manœuvre du pouvoir» pour permettre à M. Kagame de se cramponner à son fauteuil.

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