(Agence Ecofin) - Seuls contre tous, les dirigeants de la SABC sont décidés à ne diffuser aucune manifestation publique violente, ni à la radio ni à la télévision. Le groupe audiovisuel public sud-africain entend même saisir la justice pour défendre sa position.
Ce 11 juillet 2016, le président du conseil d’administration, Mbulaheni Maguvhe, a annoncé que les avocats de l’entreprise étudient l’éventualité de saisir le tribunal contre la décision de l’Autorité indépendante des communications (Independent Communications Authority of South Africa-ICASA). En effet, le régulateur a finalement tranché contre la censure des manifestations publiques violentes. L’autorité a même sommé la SABC de reprendre la diffusion de ces évènements.
La position de la SABC inquiète aussi Thuli Madonselale, celle qui incarne l’institution « Public Protector » dont le rôle est de défendre les intérêts des citoyens face à l’Etat. Madonselale a ainsi lancé une enquête sur la gouvernance de la SABC et les dérives de gouvernance présumées à la SABC. D’ailleurs, il n’y a pas que l’ICASA et le « Public Protector » qui s’intéressent au management de la SABC. Le célèbre leader politique de la période apartheid, Mangosuthu Buthelezi, s’est aussi exprimé, expliquant que la censure instaurée par la SABC lui rappelle justement l’apartheid avec la censure de ses manifestations dans les médias.
L’ANC, le parti au pouvoir, n’est pas moins critique vis-à-vis de la SABC. La commission des communications du parti a demandé à la ministre de la Communication, Faith Muthambi, de prendre des sanctions contre les membres le conseil d’administration de la SABC et le directeur des opérations, Hlaudi Motsoeneng.
A côté des institutionnels, les condamnations viennent aussi de la rue où les manifestations continuent. Pourtant, les dirigeants du groupe audiovisuel restent fermes. Des charges ont même été retenues contre les journalistes suspendus ces derniers jours à la SABC. Ils sont accusés de « mauvaise conduite » pour avoir critiqué le management de l’entreprise.
Assongmo Necdem
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