(Agence Ecofin) - En Algérie, le projet de loi sur l’audiovisuel est en débat ces jours-ci à l’Assemblée populaire nationale (Apn), la chambre basse du Parlement. Le gouvernement, qui a soumis le texte, est accusé d’avoir fait pression pour maintenir tel quel l’article 17 qui interdit aux opérateurs privés d’ouvrir des chaînes de télévision généralistes. Cette prérogative étant exclusivement réservée à l’Etat. Les privés étant autorisés à ne créer que des chaînes thématiques.
Le projet de loi a été débattu deux mois durant au sein de la Commission culture et communication de l’Apn. Les députés avaient finalement amendé l’article 17. « Nous avions adopté le texte avec une proposition d’amendement qui annulait l’obligation de création de chaînes thématiques », témoigne Ghani Boudebouz. C’était le 30 décembre dernier. Mais le 2 janvier, la proposition d’amendement a été retirée au terme d’une réunion entre la présidente de la Commission, Houda Souiki, le président de l’Apn, Mohamed Larbi Ould Khelifa, et le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel.
« Nous n’avons subi aucune pression. Nous avons retiré l’amendement parce qu’il n’est pas en conformité avec l’article 63 de la loi organique sur l’information », indique la députée Houda Souiki. Mais l’article 63 ne fait même pas référence à la création des chaînes généralistes. Le ministre de la Communication réfute l’accusation d’ingérence tout en indiquant que la question des chaînes thématiques ne signifie pas le confinement des opérateurs privés à un créneau unique ; il leur reste la possibilité d’élargir l’éventail des thématiques.
En Algérie pourtant, plusieurs chaînes privées existent et produisent des contenus généralistes. Elles ont un statut de société de droit étranger. Tolérées par les autorités, ces chaînes avaient jusqu’au 31 décembre 2013 pour se conformer à la législation algérienne. Le ministre de la Communication précise que ces canaux existants bénéficieront d’agréments, et seront appelés à régulariser leur situation et activités, conformément aux textes du projet de loi sur l'audiovisuel. L’obligation ne leur sera pas faite de se cantonner à un seul domaine. Ces chaînes ont des programmes variés et ils le resteront, conclut Abdelkader Messahel.
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