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Changement climatique : faute de mesures durables, l’Afrique pourrait perdre 415 milliards $ par an, d’ici 2030 (Expert)

  • Date de création: 13 juillet 2022 16:14

(Agence Ecofin) - Début mars, plusieurs spécialistes de l'Afrique avaient souligné, lors d’un forum sur le développement durable tenu à Kigali, la nécessité de faciliter l’accès du continent africain à des fonds lui permettant de s’adapter efficacement aux changements climatiques.

Les pertes économiques causées à l’Afrique par les effets du changement climatique pourraient atteindre 415 milliards de dollars chaque année, d’ici 2030, contre 300 milliards de dollars actuellement, si aucune mesure durable n’est prise en particulier dans le segment aval. C’est ce qu’il ressort des analyses du secrétaire exécutif de l'Association africaine des raffineurs et distributeurs (ARDA), Anibor Kragha (photo), formulées lors d’un atelier en ligne tenu le mardi 12 juillet.

Si l’on veut prévenir ce risque, souligne M. Kragha, il est nécessaire de mettre en place des sources de financement durable, destinées à garantir l’adaptabilité des infrastructures aux effets futurs des changements climatiques.

La mesure, souligne-t-il, doit être mise en œuvre parallèlement à un investissement dans la modernisation des raffineries, chiffré à plus de 23 milliards de dollars. Un plan qui s’inscrit dans le cadre de la politique du continent en matière de transition énergétique.

Pour Kragha, bien que l’atteinte des objectifs climatiques globaux nécessite l’action coordonnée de tous les pays du monde, l’Afrique devrait privilégier une stratégie énergétique à long terme, axée sur la transformation de son modèle énergétique et le soutien au développement de son économie.

Une démarche, justifiée par les effets dévastateurs des changements climatiques sur l’Afrique, alors que le continent contribue pour moins de 4 % aux émissions de gaz à effet de serre.

« L'Afrique étant le continent le plus vulnérable au changement climatique, la prise en compte du phénomène est une exigence essentielle pour la viabilité à long terme de ses infrastructures », a souligné Ayaan Adam, directrice générale de l’institution financière panafricaine AFC Capital Partners.

La patronne suggère que des précautions soient prises dans le cadre du développement des projets d’infrastructures. Des dispositions visant, entre autres, à adapter ou limiter les effets des catastrophes naturelles sur les installations.

Selon le rapport sur les Perspectives économiques africaines en 2022, publié en juin par la Banque africaine de développement, 1 300 à 1 600 milliards $ de financement seront nécessaires pour aider l’Afrique à s’adapter aux impacts des changements du climat, d’ici 2030.

Abdel-Latif Boureima

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07/03/2022 - Des experts de l'Afrique plaident pour un meilleur financement face aux risques du changement climatique

20/06/2022 - L'Afrique a besoin d’au moins 1 300 milliards $ d’ici 2030 pour répondre de façon adéquate au changement climatique (BAD)