(Agence Ecofin) - Trial International, une ONG suisse de lutte contre l’impunité a déposé une plainte pénale contre son compatriote, le négociant Kolmar Group devant le Bureau du Procureur général de Suisse, pour avoir acheté du diesel de contrebande en provenance de Libye. Par conséquent, elle l’accuse de complicité de pillages et de participation à la dégradation de la situation géopolitique du pays d’Afrique du Nord.
Il appartient désormais aux autorités suisses chargées des poursuites de faire la lumière sur les agissements du négociant dans le pays, affirme l’Organisation.
Il faut savoir que l’enquête menée par Trial en collaboration avec l’ONG Public Eye a retracé le réseau transnational de contrebande du diesel subventionné en provenance de Libye. Comme l’explique le rapport d’enquête, le carburant a été détourné des réservoirs libyens avec la complicité d’un groupe armé, transbordé de bateaux de pêche libyens sur des navires plus grands affrétés par deux hommes d’affaires maltais dans les eaux internationales, et finalement transporté à Malte.
Le site Libya Business News précise que c’est à ce niveau qu’apparaît le nom de Kolmar Group AG. Selon l’enquête, le négociant suisse a acheté plus de 50 000 tonnes de diesel stocké dans des réservoirs de la capitale maltaise entre 2014 et 2015, chose qu’il n’a pas niée lorsqu’il a demandé un droit de réponse au rapport, il y a quelques jours.
« Il y avait un nombre important d’indicateurs, tous au rouge, qui auraient dû dissuader Kolmar d’effectuer ces transactions. Nous pensons que les preuves recueillies justifient une enquête du bureau du procureur général afin de déterminer si Kolmar a délibérément ignoré ces signaux. Si c’est le cas, la société pourrait avoir été complice de crimes de guerre », a déclaré Philip Grant, directeur exécutif de Trial.
Depuis 2011, les combats entre factions rivales ont permis le développement de la criminalité liée au détournement et au commerce illicite des produits pétroliers dans le pays. Plusieurs pays comme l’Italie et les Émirats arabes unis sont accusés de coopérer avec les réseaux impliqués dans ce phénomène.
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