(Agence Ecofin) - Le Malawi héberge une richesse et une diversité de ressources minérales, mais son secteur minier ne représente pas encore un pilier de l’économie. Avec la transition énergétique, plusieurs investisseurs sont désormais attirés par ce potentiel, ce qui laisse entrevoir des perspectives intéressantes pour le pays.
Au Malawi, la future mine de terres rares Songwe Hill peut entrer en production en 2025, grâce à un investissement initial de 277,4 millions de dollars. C’est ce qu’a annoncé le mardi 5 juillet le propriétaire canadien Mkango Resources qui précise que la durée de vie du projet est actuellement estimée à 18 ans.
Sur les cinq premières années de production, la mine devrait livrer un carbonate de terres rares titrant 55 % d’oxyde de terres rares total. Ce carbonate contiendra 1 953 tonnes d’oxydes de néodyme et de praséodyme, et 56 tonnes d’oxydes de dysprosium et de terbium.
Notons en outre que le capital investi dans le développement du projet peut être récupéré en 2,5 ans. Songwe Hill affiche aussi une valeur actuelle nette de 559 millions de dollars, un taux de rentabilité interne de 31 % et un flux de trésorerie nominal après impôts sur la durée de vie de l’exploitation de 2,1 milliards de dollars.
Afin de poursuivre le développement de son projet, notons que la compagnie devra désormais conclure un accord de développement de la mine avec le gouvernement du Malawi. En plus des recettes que l’entrée en production de l’actif va générer pour ce dernier, via notamment une participation gratuite de 10 % dans Songwe Hill, elle pourrait soutenir le développement du secteur minier local en attirant d’autres investisseurs souhaitant rééditer le même succès.
« Songwe catalysera une nouvelle révolution industrielle au Malawi, en créant des opportunités d’emploi avec des exportations à haute valeur ajoutée, tout en libérant davantage le potentiel minéral du Malawi et en développant de nouvelles infrastructures », assure Alexander Lemon, président de Mkango.
La transition énergétique, une occasion en or pour le Malawi
Le néodyme, le praséodyme, le dysprosium ou encore le terbium sont quatre métaux de terres rares utilisés dans les aimants permanents des turbines éoliennes ou encore des véhicules électriques, deux secteurs qui sont censés aider le monde à réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Songwe Hill peut donc participer à combler la demande qui risque d’augmenter dans les années à venir, tout en réduisant la dépendance de plusieurs pays à l’égard de la Chine qui assure environ 90 % de l’offre totale.
Outre les terres rares, notons que le Malawi héberge du graphite et de l’uranium, d’autres métaux qui ont un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, l’un en tant que matériau des batteries de véhicules électriques et l’autre comme combustible nucléaire, source d’énergie considérée comme une alternative aux énergies fossiles. Dans le pays, plusieurs compagnies sont déjà actives sur ces métaux et essaient de mettre en production leurs projets afin de tirer parti du contexte favorable.
Emiliano Tossou
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