(Agence Ecofin) - Le projet Phalaborwa peut livrer 26 208 tonnes d’oxydes de terres rares sur une durée de vie de 14,2 ans. Il constitue l’une des alternatives à la domination chinoise sur le marché des terres rares, domination que les États-Unis s’efforcent de réduire pour réussir leur transition énergétique.
La banque de développement des États-Unis, Development Finance Corporation (DFC), investira 50 millions $ dans TechMet. C’est l’annonce faite le 1er décembre par cette compagnie basée en Irlande qui précise qu’elle utilisera les fonds pour acquérir une participation dans la future mine de terres rares Phalaborwa, pilotée par Rainbow Minerals en Afrique du Sud.
Selon un accord conclu le mois dernier entre Rainbow et TechMet, la seconde citée aura le droit d’acquérir une participation directe dans la mine, en échange de son investissement. Phalaborwa est en mesure de produire 26 208 tonnes d’oxydes de terres rares sur une durée de vie de 14,2 ans, et son entrée en production est actuellement prévue pour 2026.
« L’annonce d’aujourd’hui s’appuie sur le soutien existant de DFC à TechMet pour développer des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques plus diversifiées, résilientes et durables. Dans le même temps, l’investissement de DFC soutient la transition vers des technologies énergétiques propres tout en augmentant les opportunités économiques », a commenté Scott Nathan, PDG de DFC.
Notons que l’approvisionnement en minéraux critiques, les terres rares dans le cas du projet Phalaborwa, explique l’intérêt des États-Unis pour TechMet, depuis le premier investissement de DFC en 2020. Avec le financement de 50 millions de dollars annoncé, l’institution américaine a porté son investissement total dans la société à 105 millions de dollars, valorisant TechMet à plus de 1 milliard de dollars.
Fondée en 2017 et basée en Irlande, TechMet s’est spécialisée dans l’investissement dans les projets et sociétés de minéraux critiques, dont la demande est en hausse alors que l’offre se concentre dans quelques pays. Dans le cas des terres rares, c’est la Chine qui domine l’approvisionnement mondial à plus de 80 %. Pékin n’hésite pas à utiliser sa domination sur certains métaux critiques comme une arme dans sa guerre commerciale avec les États-Unis.
Depuis le 1er décembre par exemple, des restrictions sont en vigueur sur les exportations de graphite essentiel dans les batteries de véhicules électriques et dont l’offre mondiale est également concentrée en Chine.
L’investissement des États-Unis dans Phalaborwa, à travers TechMet, vise donc à réduire la dépendance envers l’empire du Milieu, mais permet aussi d’œuvrer à la réussite de la transition énergétique. Outre des secteurs stratégiques comme la Défense et l’aérospatiale, les terres rares sont en effet utilisées dans les moteurs des véhicules électriques et les éoliennes, deux industries qui contribuent à réduire le recours aux énergies fossiles.
Emiliano Tossou
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