(Agence Ecofin) - En Afrique de l’Est, l’Ethiopie est un pilier sur le marché du sucre. Si dans le pays, l’exécutif met en œuvre depuis plus de 10 ans des réformes pour améliorer les performances de la filière, les résultats peinent à se concrétiser sur le plan de l’offre locale.
En Ethiopie, le Conseil des ministres a approuvé le samedi 19 mars dernier, un ensemble de projets de loi ouvrant la voie à la création d’une nouvelle entité publique qui reprendra en main la gestion de 5 unités de production de sucre.
Dénommée « Ethiopian Sugar Industry Group (ESIG) », l’entreprise administrera trois anciennes sucreries rénovées dans la région d’Oromia (Wonji, Metehara et Finchaa) et deux usines récemment construites que sont Kessem et Tana Beles 1 respectivement implantées dans les régions de l’Afar et Amhara.
Ces usines font partie de 10 projets sucriers d’envergure gérés actuellement par l’Ethiopian Sugar Corporation (ESC). Selon les précisions du Bureau du Premier ministre Abiy Ahmed, relayées par le quotidien Ethiopian Monitor, la mise sur pied de l’ESIG sera effective dès que les dispositions seront publiées au journal officiel.
Cette démarche vise principalement à réduire les responsabilités de l’ESC qui n’a pas pu atteindre ses objectifs depuis sa création en 2010 en raison de nombreux problèmes comme le dépassement chronique des délais et des budgets de construction.
« Pendant des années, l’Ethiopian Sugar Corporation a géré seule les projets de développement du sucre et les usines avec des problèmes complexes. Cela a fait perdre à l’entreprise sa concentration et sa capacité à réaliser sa mission principale », indique le Bureau.
Plus largement, le gouvernement éthiopien compte s’appuyer sur la nouvelle entité pour accélérer le processus de privatisation de plusieurs usines, annoncé en 2018 comme une solution pour attirer les investissements privés dans le secteur sucrier et accélérer le développement de l’offre locale.
Il faut noter que dans le pays des Négus, les 10 chantiers lancés il y a plus d’une décennie par l’ESC ont déjà coûté à l’Etat plus de 2 milliards $ pour peu de résultats.
L’Ethiopie qui rêvait à l’époque de figurer d’ici 2023 comme un des plus importants producteurs mondiaux de sucre avec 4,3 millions de tonnes reste encore un importateur net de la matière première.
Elle achète en moyenne chaque année 300 000 tonnes de la denrée sur le marché mondial pour satisfaire une consommation tournant autour de 600 000 tonnes.
Espoir Olodo
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