(Agence Ecofin) - En Ethiopie, les aéroports de Gondar et de Bahir Dar, dans l'Amhara, près de l'État du Tigré, au nord du pays, ont été la cible de tirs de roquettes hier vendredi. Le premier a été partiellement endommagé par les assauts, et depuis, les vols vers ces deux plateformes ont été suspendus.
Pour le pouvoir central d’Addis-Abeba, ces tirs sont le fait des forces dissidentes du Tigré, alors que les tensions restent vives depuis l'éclatement du conflit dans cette région, où les troupes fédérales combattent le TPLF (Front populaire de libération du Tigré) depuis la semaine dernière.
« La junte du TPLF utilise les dernières armes de ses arsenaux », a déclaré une cellule gouvernementale sur Twitter. Une déclaration non encore commentée par leurs antagonistes, qui avaient néanmoins promis à Addis-Abeba, une longue guerre.
Ce nouveau développement survient alors que l’affrontement continue de faire des morts dans la région, qui depuis a été privée d’Internet. Le conflit a déjà fait des centaines de victimes, selon Amnesty International. Entre temps, quelque 15 000 personnes auraient déjà fui vers le Soudan voisin, à une vitesse qui pourrait dépasser « la capacité actuelle de fournir de l'aide » du HCR, Agence des Nations unies chargée des réfugiés.
Certains observateurs et institutions (notamment l'Union Africaine et les Nations unies), craignent pour leur part un débordement du conflit au-delà des frontières de l’Ethiopie (deuxième pays le plus peuplé du continent), ce qui pourrait déstabiliser à terme toute la Corne de l'Afrique, une région déjà assise sur de nombreuses lignes de fractures. Et ce ceci d’autant plus que le Tigré n’est pas la seule région de la fédération éthiopienne, avec des velléités autonomistes.
Ayi Renaud Dossavi
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