(Agence Ecofin) - Lutte contre la paludisme, rougeole en RDC, Marbug en Tanzanie et en Guinée équatoriale: Quelques éléments majeurs de l'actualité sanitaire en Afrique cette semaine.
Lutte contre le paludisme : l’Oncle Sam va appuyer le Burundi, la Gambie et le Togo
Le Burundi, la Gambie et le Togo vont bénéficier de l'appui des États-Unis dans la lutte contre le paludisme, à travers le programme fédéral President’s Malaria Initiative. Ces trois pays vont rejoindre les bénéficiaires de cette initiative, comme l'indique un communiqué cette semaine. Co-implémenté par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (CDC), ce programme crée une collaboration avec les gouvernements des pays partenaires et les programmes nationaux de lutte contre le paludisme, pour planifier et mettre en œuvre des activités de lutte contre la maladie tropicale.
To expand our work to #EndMalaria around the world, we announce on this #WorldMalariaDay our intention to form partnerships with three new countries: Burundi, The Gambia, and Togo.
— U.S. President's Malaria Initiative (PMI) (@PMIgov) April 25, 2023
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« Les moustiques ne respectent pas les frontières. L'expansion vers des pays supplémentaires dans les corridors d'Afrique de l'Ouest et de l'Est offrirait une protection accrue contre le paludisme aux populations des pays partenaires nouveaux et existants. L'expansion permettrait également à la PMI de renforcer encore plus les investissements existants du gouvernement américain pour un impact maximal, y compris ceux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », a indiqué le Dr David Walton, coordinateur américain de la lutte mondiale contre le paludisme, à l'annonce de cette extension du programme.
Globalement, l'expansion porterait le nombre total de pays partenaires de la PMI à 30, avec 27 pays d'Afrique subsaharienne, qui représentent près de 90 % des cas et des décès de paludisme dans le monde.
Burkina Faso : 1 milliard FCFA supplémentaires pour lutter contre le Palu
Au Burkina Faso, le gouvernement va consacrer 1 milliard FCFA supplémentaires à la lutte contre le paludisme cette année. Ce chiffre, inédit, a été annoncé par le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Dr Robert Kargougou, en marge de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme (25 avril 2023). Le ministère a annoncé qu'il continuera également à distribuer des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action et mettra l'accent sur la digitalisation en matière de lutte contre le paludisme.
Dans le pays sahélien, la célébration officielle de la journée s'est tenue à Paglayiri, quartier de la capitale burkinabè, en présence du ministre, ainsi que des partenaires techniques et financiers du département de la Santé, avec pour thème "Il est temps d'atteindre l'objectif zéro paludisme : investir, innover, mettre en œuvre".
Marburg en Tanzanie et Guinée équatoriale
Les épidémies concomitantes de fièvre hémorragique de Marburg (FHM), se poursuivent dans ces deux pays…. En Tanzanie, le ministère de la Santé de Tanzanie a déclaré, au 16 avril 2023, neuf cas et six décès (taux de létalité de 66,7 %). Tous les cas ont été signalés dans le district rural de Bukoba, dans la région de Kagera. Au total, 212 contacts ont été recensés, dont 206 ont terminé leur période de surveillance.
En Guinée équatoriale, on recense plutôt le 17ème cas confirmé de Marburg. Le Ministère en charge de la Santé, a annoncé la semaine dernière, un cas supplémentaire à Bata. Dans le pays d’Afrique centrale, le taux de mortalité chez les cas confirmés est passé à 70,5 %, avec un total de 12 décès confirmés en laboratoire et 23 décès dans des cas probables. L'épidémie de Marburg y a été déclarée le 13 février 2023.
The WEF officially began to advertise the Marburg virus (ZOMBIE VIRUS), the PCR test and the vaccine against it. pic.twitter.com/ayFrrAApzP
— khafi martinaz (@usera49) April 20, 2023
De manière générale, la maladie a un taux de mortalité allant jusqu'à 88 %, et n’a pas encore de vaccin approuvé pour sa prévention. Cependant, un traitement de soutien peut aider à améliorer les chances de survie, notamment la réhydratation avec des fluides oraux ou intraveineux et le traitement des symptômes spécifiques.
Sénégal : un cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo
Au Sénégal, les autorités publiques ont confirmé un premier cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo, le 21 avril dernier, rapporte l’OMS dans son dernier bulletin de veille. Il s’agit d’un patient âgé de 35 ans, boucher résidant dans la ville de Fadia, district de Guédiawaye, dans la région de Dakar, la capitale.
La fièvre hémorragique de Crimée-Congo, pour rappel, est une maladie virale à transmission vectorielle (tiques) très répandue dans les pays d'Afrique, d'Asie, des Balkans et du Moyen-Orient. Les animaux, principalement des bovins, deviennent infectés par la piqûre de tiques infectées, permettant la transmission du virus aux tiques. Les êtres humains peuvent également être infectés par contact avec le sang et les tissus animaux infectés. Le taux de mortalité varie de 10% à 40%.
RDC : 150 décès dus à la rougeole au Sankuru
En République démocratique du Congo (RDC), une épidémie de rougeole sévit depuis plusieurs mois dans la province de Sankuru.
Sankuru : vers la vaccination accélérée de la population pour contenir la rougeole qui a déjà fait plus de 150 morts https://t.co/PmVGMLr6ss
— 7SUR7.CD (@7sur7_cd) April 26, 2023
Selon les autorités, plus de 5000 cas ont été enregistrés depuis le début de l'année, entraînant la mort de plus de 150 personnes. Toutes les 16 zones sanitaires de la province sont touchées, apprend-on, mais surtout celles de Lodja et Lomela. Les autorités provinciales ont mis en place un programme accéléré et urgent de vaccination pour freiner la propagation de l'épidémie de rougeole. Au niveau national, le pays a enregistré 57 167 cas suspects de rougeole avec 649 décès connexes jusqu'au 26 mars. De son côté, l’OMS exhorte les autorités congolaises à intensifier leurs efforts pour contrôler la propagation de la maladie en améliorant la couverture vaccinale dans le pays.
Méningite au Nigéria
Depuis le 1er octobre 2022, le Nigeria fait face à une épidémie de méningite qui a déjà entraîné la mort de 124 personnes pour un taux de létalité de 7%. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, au 16 avril 2023, 1686 cas suspects ont été recensés dans 81 districts des 22 États administratifs du pays, y compris dans la capitale fédérale.
Dans le détail, les hommes représentent 57% des cas suspects avec une prédominance chez les enfants âgés de 1 à 15 ans.
Notons que le Nigeria est particulièrement touché par la souche Neisseria meningitidis, qui est responsable de 91% des cas positifs au test PCR pour les infections bactériennes de la méningite. Depuis octobre 2022, une épidémie de méningite est également signalée dans la région de Zinder, au Niger, qui borde l'État de Jigawa. Cet Etat représente à lui seul 74% des cas suspects du pays.
Ayi Renaud Dossavi
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