(Agence Ecofin) - Cette semaine en Afrique : le Ghana devient le premier pays au monde à approuver le vaccin antipaludique d'Oxford. Marburg fait un décès supplémentaire en Guinée Equatoriale. Le Togo a enregistré son 12 décès dans l’épidémie de méningite, et la rougeole continue de sévir dans une partie de l’Afrique du Sud.
Le Ghana autorise le vaccin anti-palu d’Oxford !
C’est une première mondiale… Le Ghana autorise l'utilisation d'un vaccin anti-paludéen développé par l'Université anglaise d'Oxford, fabriqué et mis à l'échelle par Serum Institute of India. Le feu vert des autorités sanitaires ghanéennes, marque la première autorisation pour le vaccin contre le paludisme R21/Matrix-M. Il a été approuvé pour une utilisation chez les enfants de 5 à 36 mois, le groupe d'âge le plus à risque de décès dus au paludisme.
La nouvelle suscite naturellement de l'intérêt chez le fabricant anglais, mais également chez les acteurs de la lutte contre le paludisme au Ghana et dans le monde, alors que le vaccin a montré des signes encourageants, en termes de niveaux élevés et de sécurité, lors des essais de phase II.
The vaccine has been approved for use in children aged 5 to 36 months, the age group at highest risk of death from malaria.
— University of Oxford (@UniofOxford) April 13, 2023
It is hoped that this first crucial step will enable the vaccine to help Ghanaian and African children to effectively combat malaria.
R21/Matrix-M, est un vaccin à faible dose qui peut être fabriqué à grande échelle et à un coût modeste, permettant la distribution de centaines de millions de doses aux pays africains qui souffrent d'un fardeau significatif de paludisme.
Pour rappel, c'est en 2021 qu'Oxford a fait d'abord parler de produit expérimental, alors efficace à environ 77%, testé notamment au Burkina Faso. R21/Matrix-M reste considéré comme une avancée majeure dans le domaine, et source de grands espoirs, dans la lutte contre le paludisme, qui affecte en particulier l'Afrique subsaharienne. A terme, l’objectif est de contribuer à réduire drastiquement les plus de 500 000 décès liés au paludisme chaque année et à améliorer la santé de millions de personnes en Afrique et au-delà.
Un financement intégral de la lutte contre le VIH pourrait sauver 3,5 millions de personnes
Le financement intégral de la riposte au VIH/SIDA pourrait sauver plus de 3,5 millions de personnes, selon une nouvelle étude menée par Economist Impact et l'ONUSIDA dans 13 pays africains. Les résultats sont mis en avant par les Nations Unies pour plaider en faveur d'un appui plus conséquent dans la lutte contre le virus.
Growing investment in Africa's #HIV response could not only slow new infections & save lives, but also reduce gender inequalities in access to education + contribute to wider economic gains in the long term. #TripleDividend key findings @economistimpacthttps://t.co/BtaonVOzls pic.twitter.com/gqkCLQHsm9
— Winnie Byanyima (@Winnie_Byanyima) April 13, 2023
En fonction du pays, un financement total de la riposte permettrait de réduire de 40 à 90% les nouvelles infections au VIH, selon l'ONUSIDA. En outre, indique-t-on, l'augmentation des investissements actuels en faveur de la lutte contre le VIH contribuerait à des avancées économiques plus larges et pérennes d'ici 2030.
Le rapport chiffre la facture salée pour la santé, les sociétés et les économies si les fonds nécessaires pour mettre fin au SIDA d'ici 2030 ne sont pas mobilisés "comme menace de santé publique", ceci dans un contexte accentué par les séquelles de la Covid-19 et les pressions actuelles de la guerre en Ukraine, qui ont entravé les efforts pour lutter contre l'épidémie de VIH.
Au total, l’ONUSIDA estime que les pays à revenu faible et intermédiaire devront investir 29 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs visant à mettre fin au SIDA comme menace pour la santé publique d’ici 2030. Les objectifs 2025 dans le monde incluent d'amener le nombre annuel de nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 (contre 1,5 million en 2021), celui des infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 50 000 et celui des décès liés à une maladie opportuniste à moins de 250 000 (contre 650 000 en 2021).
Guinée équatoriale : un nouveau cas de Marburg confirmé
En Guinée équatoriale, la maladie du virus de Marburg (MVM) continue de faire des victimes, avec un nouveau cas confirmé pour un total de 15 cas confirmés et 11 décès. La région de Bata est la plus touchée, avec neuf cas confirmés et six décès. Selon les rapports du ministère en charge de la Santé, en date 11 avril, on recense également 20 cas probables (tous mortels). Cette épidémie, déclarée le 13 février dernier, est la première du pays. La MVM est hautement virulente, avec un taux de mortalité pouvant aller jusqu'à 88%.
Inquiétude et vigilance au Malawi
Au Malawi, un des pays voisins de la Tanzanie (l’autre pays africain qui a signalé des cas de Marburg, depuis 4 semaines), les autorités sanitaires craignent également la présence de la maladie à virus dans le nord du pays, comme le rapporte un média local. Un cas suspect a en effet été signalé à la frontière de Songwe, dans la région de Karonga, et les échantillons prélevés sur l'individu ont été envoyés en Afrique du Sud pour déterminer si les symptômes présentés sont liés à la maladie. Des mesures de précaution sont prises pour enquêter sur les cas signalés, même si cinq personnes ont été testées négatives la semaine dernière après avoir présenté des symptômes similaires à ceux du virus et isolées à l'hôpital central de Mzuzu.
Togo : 141 cas et 12 décès enregistrés dans l'épidémie de méningite pneumococcique
Depuis mi-décembre 2022, le Togo recense 141 personnes et 12 décès (taux de létalité de 8,5%) dans l'épidémie de méningite à pneumocoque qui sévit dans le nord de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Près de la moitié des cas signalés sont des enfants et des jeunes adultes âgés entre 10 et 19 ans, précise une mise à jour en date du 11 avril.
Selon les autorités sanitaires locales, 22 échantillons ont été confirmés comme étant liés au Streptococcus pneumoniae, une bactérie encapsulée qui peut causer des maladies graves telles que la pneumonie, la méningite et la bactériémie.
Pour rappel, le Togo étant situé dans la ceinture africaine de la méningite, des épidémies saisonnières se produisent chaque année. Ceci étant, cette épidémie est considérée comme particulièrement préoccupante en raison de différents facteurs concomitants, en particulier la crise sécuritaire au Sahel, qui provoque des mouvements de population et perturbe la réponse épidémiologique. Le risque global posé par cette épidémie est évalué comme étant élevé au niveau national, modéré au niveau régional et faible au niveau mondial. Le ministère de la Santé a mis en place un système de gestion de l'incident pour coordonner les activités de réponse à l'épidémie, et l'OMS soutient l'envoi d'antibiotiques (ceftriaxone) pour améliorer la prise en charge des cas.
Afrique du Sud : plus de 900 cas de rougeole signalés
En Afrique du Sud, on recense désormais plus de 900 cas dans l'épidémie de rougeole qui sévit depuis octobre 2022 dans plusieurs provinces du pays. Ceci selon une récente annonce de l'Institut national des maladies transmissibles, comme le rapporte Outbreak News Today.
Au total, les provinces touchées sont Limpopo, Mpumalanga, North West, Gauteng, Free State, Western Cape, KwaZulu-Natal et Northern Cape, à l'exception de la province de l'Est.
Dans le détail, les enfants âgés de 5 à 9 ans représentent 43% des cas, suivis des groupes d'âge de 1 à 4 ans et de 10 à 14 ans. Notons que la souche détectée dans certaines provinces est similaire à celle détectée lors de l'épidémie de rougeole au Zimbabwe en 2022. À côté des mesures de suivi épidémiologiques, les autorités sanitaires encouragent les parents à vacciner leurs enfants contre la rougeole.
Ayi Renaud Dossavi
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