(Agence Ecofin) - Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a validé quatorze candidatures à la prochaine présidentielle et écarté deux anciens ministres du dernier gouvernement du président déchu Blaise Compaoré de la course, en application du nouveau code électoral, selon une liste définitive des candidats publiée le 11 septembre.
Le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie burkinabè et le colonel Yacouba Ouedraogo, ex-ministre des sports, sont tombés sous le coup de l'article 135 du nouveau code électoral. Cet article exclut des prochaines élections tous ceux qui ont soutenu le projet de modification de la Constitution qui devait permettre à Blaise Compaoré de briguer un autre mandat.
Les élections présidentielle et législatives du 11 octobre doivent doter le pays de nouveaux dirigeants après la «transition démocratique» d'un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir.Deux anciens collaborateurs du M. Compaoré qui avaient quitté le navire pour rejoindre les rangs de l’opposition bien avant le début des manifestations contre la révision de la Constitution figurent, cependant, sur la liste officielle, et sont même considérés comme étant les principaux favoris du scrutin. Il s’agit de l'ancien Premier ministre Roch Marc Christian Kaboré (photo) et Zéphirin Diabré, ancien ministre de l’Economie et des Finances.
Roch Marc Kaboré, qui faisait partie des apparatchiks du régime déchu de Compaoré, était entré l'an dernier en opposition à l’ex-président. Après avoir été d’abord l'instigateur et le défenseur du projet de révision constitutionnelle de Compaoré, il s'était retourné contre «son» projet de modification et avait quitté le régime en janvier 2014. Il a participé activement aux manifestations qui ont abouti à la chute de Blaise Compaoré.
Après avoir occupé le poste de ministre de l'Économie et des Finances, Zéphirin Diabré, a été aussi conseiller de M. Compaoré puis président du Conseil économique et social (CES) avant d'embrasser une carrière internationale en devenant le numéro deux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) puis le patron en Afrique et au Moyen-Orient de la multinationale française du nucléaire Areva. Il avait pris la tête de l'opposition en 2012 pour mener la lutte jusqu'à la chute de Blaise Compaoré.
Parmi les candidats encore en lice, on trouve également Bénéwendé Stanislas Sankara, le candidat de l'Union pour la renaissance sankariste (UNIR/PS), qui défend les idéaux du «père de la révolution» burkinabè, le capitaine Thomas Sankara.
Voici la liste des 14 candidats à l'élection présidentielle :
- Ram Ouédraogo (RDEBF)
- Ablassé Ouédraogo (Faso Autrement)
- Zéphirin Diabré (UPC)
- Victorien Tougouma (MAP)
- Tahirou Barry (PAREN)
- Roch Marc Christian Kaboré (MPP)
- Jean-Baptiste Natama (indépendant)
- Saran Sérémé (PDC)
- François Toé (candidate indépendante)
- Issaka Zampaligré (candidat indépendant)
- Adama Kanazoé (AJIR)
- Bénéwendé S. Sankara (UNIR/PS)
- Boukaré Ouédraogo (candidat indépendant)
- Salvador Yaméogo (RDF)
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