Soudan du Sud : le gouvernement étudie d’autres solutions pour exporter son brut, sans passer par le Soudan
(Agence Ecofin) - Le Soudan du Sud dépend fortement de son voisin soudanais pour expédier les quantités de pétrole qu’il produit. Une opération devenue particulièrement délicate depuis qu’un conflit armé a éclaté au Soudan.
Baak Barnaba Chol, le ministre des Finances du Soudan du Sud a révélé, lors d’une interview, lundi 28 août, que le gouvernement explorait des pistes pour garantir l’exportation de sa production pétrolière compromise par le conflit au Soudan voisin, pays dont il dépend pour ses expéditions pétrolières.
À cet effet, le gouvernement aurait relancé des pourparlers avec les autorités kényanes, concernant le projet de construction d’un oléoduc reliant la ville de Lamu au Kenya à celle de Juba au Soudan du Sud. Une initiative en lien avec le mégaprojet d’infrastructures LAPSSET (Lamu Port, South Sudan, Ethiopia Transport Corridor).
Dans la même logique, explique le ministre, le Soudan du Sud collabore « avec des partenaires régionaux et des pays voisins », en l’occurrence Djibouti et l’Éthiopie, en vue de faciliter le transport du pétrole par camions.
Par ailleurs, le gouvernement sud-soudanais envisagerait d’utiliser une route reliant la ville de Pagak, à celle de Malakal, toutes deux situées dans l’État du Nil supérieur, en vue d’accéder aux régions pétrolifères du pays. Cette solution devrait permettre au Soudan du Sud de transporter l’or noir produit dans l’Etat du Nil supérieur, mais, également, celui du Nil inférieur, vers le port de Djibouti, en passant par l’Éthiopie.
Si le Soudan du Sud semble activement rechercher des alternatives fiables pour l’exportation de sa production pétrolière, c’est essentiellement parce que la crise au Soudan semble s’éterniser. Une menace significative pour la rente pétrolière à moyen et long termes, vitale pour financer le fonctionnement de l’État.
Abdel-Latif Boureima
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