(Agence Ecofin) - Le granit noir du Zimbabwe est très demandé sur le marché. Pour l’exploiter, certaines entreprises actives dans le pays n’hésitent pas à contourner la loi, mettant en danger la vie ou les moyens de subsistance des populations affectées par leur activité.
Au Zimbabwe, l’évacuation des villageois du district Uzumba Maramba-Pfungwe par la compagnie minière chinoise Heijin Mining est illégale. C’est ce qu’il faut retenir d’un communiqué diffusé sur son site web le 30 septembre par l’organisation locale de défense des droits de l’homme Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR), qui cite Juliet Mavu, l’une des responsables de l’Agence zimbabwéenne de gestion de l’environnement (EMA).
A CHINESE mining company, Heijin, is pushing to evict hundreds of villagers in Murehwa, Mashonaland East province, after it was given a special mining grant to extract black granite on densely populated land covering 300 hectares.https://t.co/zh9Zfd7I7L@Faye_Zaba
— Zimbabwe Independent (@Zimindependent) August 27, 2021
Sollicitée par les villageois pour empêcher la société d’aller au bout de ses idées, la ZLHR a en effet appris auprès de l’EMA qu’aucun rapport d’étude des impacts environnementaux et sociaux pour le projet d’extraction de granit noir dans la région n’a été déposé. Or, la réglementation minière exige l’obtention d’un certificat délivré par l’EMA avant toute exploitation minière, ainsi que l’accord écrit des responsables des populations locales, sésames que n’a pas obtenus Heijin.
« Nous pensons que l'altération de ces sites traditionnels et culturels aura un impact négatif sur notre société […]. Les retombées négatives découlant des activités minières, telles que la poussière, les émissions chimiques et la pollution des sources d'eau et de l'air, auront un impact négatif sur l'environnement en général », soutient notamment le conseiller local Zvondai Marowa.
Notons que l’affaire a déjà entrainé la mobilisation des cadres du parti au pouvoir, la ZANU PF, ainsi que des autorités minières de la région, qui se sont rendues sur place le mois dernier afin d’écouter les plaintes des populations et envisager des solutions. Malgré tout, le dossier démontre à nouveau le comportement cavalier de certaines compagnies chinoises actives en Afrique.
En RDC, par exemple, le gouverneur du Sud-Kivu a dû prendre en août un arrêté pour suspendre les activités de plusieurs sociétés chinoises exerçant illégalement dans sa province.
Emiliano Tossou
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