(Agence Ecofin) - La transition énergétique commence et s’achève avec les métaux. Pour les compagnies automobiles qui se lancent dans la production de voitures électriques, cette assertion se vérifie encore plus et elles explorent donc des voies pour garantir leur approvisionnement.
Pour accélérer le développement des sources d’énergies propres, Tesla est prêt à acheter une compagnie minière. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le milliardaire Elon Musk (photo), PDG du géant de l’automobile, au sommet Future of the Car 2022 organisé par le Financial Times.
« Nous nous attaquerons aux limitations, quelles qu’elles soient, pour accélérer la transition du monde vers une énergie durable. Ce n’est pas que nous souhaitons acheter des sociétés minières, mais si c’est le seul moyen d’accélérer la transition, alors nous le ferons », a-t-il déclaré à Reuters.
Happening now: the Financial Times is interviewing Tesla chief @elonmusk at the FT Future of the Car summit.
— Financial Times (@FinancialTimes) May 10, 2022
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Cette sortie relance le débat sur la manière dont les compagnies automobiles peuvent sécuriser leur approvisionnement en métaux indispensables aux véhicules bas carbone ou non-émettrices de CO2 comme les électriques. Alors que la demande en lithium, cuivre, nickel, cobalt et autres explose, la production minière ne suit pas encore le rythme et la course pour négocier des contrats d’achat, même sur des projets qui ne sont pas encore entrés en phase de construction, fait rage.
Pour le moment, notons que Tesla, à l’image du français Renault ou de l’allemand BMW, s’attèle surtout à négocier plusieurs accords d’achats de métaux, surtout pour le lithium qui entre dans la fabrication des batteries dont la compagnie équipe ses voitures. Dans cette quête, l’Afrique joue un rôle important comme le témoigne l’accord négocié en décembre dernier avec la compagnie minière Syrah Resources.
Le géant basé à Austin au Texas a en effet conclu un contrat d’approvisionnement pour la fourniture de matériau actif d’anode (AAM) pour batteries électriques, un matériau produit grâce au graphite provenant d’une mine située au…Mozambique. De même, il existe des contrats entre Tesla et le chinois Ganfeng Lithium, un producteur de matériaux pour véhicules électriques qui s’est signalé sur deux projets africains de lithium ces derniers mois, Manono en RDC et Goulamina au Mali.
De là à envisager que les projets d’Elon Musk le mènent vers les mines africaines de lithium, de nickel ou de graphite, il existe un fossé lié surtout aux craintes des investisseurs sur l’environnement minier en Afrique.
Malgré les efforts des dirigeants, un certain nombre d’acteurs étrangers considèrent en effet les juridictions minières du continent comme à risque, à cause notamment des accusations de violations de droits de l’homme dans la production de certains métaux stratégiques comme le cobalt congolais, ou de l’instabilité politique.
Emiliano Tossou
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