Entretien exclusif avec Philippe Chalmin : son bilan 2018 et ses prévisions 2019 pour les prix des matières premières

(Ecofin Hebdo) - Grand gourou des matières premières, l’économiste français Philippe Chalmin a fondé le cercle Cyclope. Il dirige, depuis 1986, la publication du rapport éponyme qui fait autorité dans le domaine des commodities. Celui qui parle avec la même aisance de cacao, de cuivre ou de gaz naturel liquéfié a accepté de répondre aux questions de la rédaction de l’agence Ecofin. Cet entretien a été l’occasion pour lui de faire le bilan de l’année 2018 au niveau des matières premières, de donner ses perspectives pour cette année et d’aborder quelques grands dossiers qui secouent l’actualité des matières premières en Afrique.

 

Agence Ecofin: Quel bilan faites-vous de l’évolution de l’état du marché des matières premières minières en 2018 ?

Philippe Chalmin: Globalement, lorsqu’on analyse les prix moyens de 2018 par rapport à 2017, le bilan est loin d’être négatif avec des hausses de prix parfois importantes, comme avec le nickel dont le prix moyen en 2018 a été de 26% supérieur à 2017. En moyenne annuelle, les prix des grands métaux non ferreux ont évolué de manière relativement positive. Sur l’ensemble des 6 grands métaux non ferreux, la hausse de prix moyenne sur 2018 est de 9%, même s’il faut bien souligner qu’on a assisté sur la deuxième partie de l’année à un relatif affaissement des cours, lié à la conjoncture géopolitique, au climat de guerre commerciale [entre les USA et la Chine, NDLR] et à la frilosité d’un certain nombre d’investisseurs. Ainsi, quand vous prenez le cas du nickel qui a eu de loin les meilleures performances, il termine l’année à un niveau de prix relativement bas par rapport aux niveaux qui avaient été les siens dans le courant de l’année.

Sur l’ensemble des 6 grands métaux non ferreux, la hausse de prix moyenne sur 2018 est de 9%.

Le seul des grands métaux non ferreux dont le prix a évolué en plus ou moins négatif est le plomb dont le prix a baissé de 3%, ce qui reste quand même secondaire. Mais globalement, nous avons été relativement surpris de voir que, grâce à la demande chinoise, les prix du minerai de fer se sont quand même relativement bien comportés avec une hausse moyenne de 8% en 2018.

 

AE: Vu l’affaissement qu’a enregistré le marché dans la deuxième moitié de l’année 2018, pensez-vous que le risque d’une crise comme celle de la fin de l’année 2015 est envisageable ?

PC: Les éléments dont on peut disposer sur 2019, essentiellement concernant les minerais et les métaux, tablent quand même sur des marchés qui seraient soit à l’équilibre, soit plutôt déficitaires. Maintenant il faut tenir compte des perspectives macroéconomiques pour 2019, et il ne vous a pas échappé qu’il y a aujourd’hui un certain nombre de doutes sur la persistance de la croissance aux USA et en Chine. Or ces deux pays représentent quand même des éléments très importants lorsqu’on analyse l’évolution de la demande.

Chine

« Il y a aujourd’hui un certain nombre de doutes sur la persistance de la croissance aux USA et en Chine. »

 

Je suis un petit peu moins pessimiste dans le sens où je pense que, ni Donald Trump, ni Xi Jinping n’ont envie de voir leurs économies passer en récession pour le premier et se ralentir nettement pour le second.

Je suis un petit peu moins pessimiste dans le sens où je pense que, ni Donald Trump, ni Xi Jinping n’ont envie de voir leurs économies passer en récession pour le premier et se ralentir nettement pour le second.

Et donc, notamment en Chine, on a eu des annonces d’un certain nombre de mesures procycliques qui pourraient relancer la demande. Et il ne faut pas oublier que la Chine a un poids déterminant sur les marchés mondiaux des minéraux et des métaux.

 

AE: Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui pourraient faire fluctuer le cours de ces matières premières ?

PC: D’abord il faut savoir que ces facteurs vont dépendre du produit en question. Mais globalement, l’élément déterminant pour les minerais et les métaux, c’est le niveau de la demande chinoise et cela peut-être, dans certains cas aussi, le niveau de la production chinoise, en particulier dans le cas du nickel, ou encore le niveau des réexportations chinoises. Bien entendu, il faudra aussi compter sur le climat de guerre commerciale qui a quand même assez largement plombé la conjoncture sur le deuxième semestre 2018. Et si les négociations en cours aujourd’hui entre la Chine et les USA se terminaient par exemple par une sorte de paix des braves, il est clair que cela redonnerait confiance aux investisseurs.

 

AE: L’Afrique est un gros fournisseur sur le marché minier. Or on assiste actuellement à une vague de révision des codes miniers sur le continent. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

PC: Il faut être clair, l’Afrique a des ressources en minerais et métaux importantes, mais bien souvent elle n’a pas su en gérer la rente. Paradoxalement, ce sont souvent les pays qui ont les ressources minières les plus importantes, qui ont eu les problèmes économiques et politiques les plus graves, le meilleur exemple étant bien entendu la République démocratique du Congo.

Il est clair que les pays producteurs doivent augmenter, autant que faire se peut, leur part du gâteau, mais il est clair aussi que s’ils veulent attirer des investisseurs de qualité, il faut qu’ils offrent une sécurité juridique et surtout une stabilité dans le temps permettant de gérer des investissements qui vont porter sur plusieurs décennies. Quand vous avez un projet minier, le temps pour le mettre en place est de l’ordre d’une bonne dizaine d’années et le temps d’exploitation est de l’ordre de vingt à trente ans. Donc il n’y a rien de pire pour un investisseur minier sérieux que d’être en face d’un interlocuteur qui change les règles du jeu tous les six mois. Donc revoir les codes miniers, c’est une chose, mais, l’autre chose, c’est aussi quand même d’assurer une stabilité économique et juridique à des opérateurs éventuels. Le contre-exemple là-dedans étant bien entendu la RDC où les seuls investisseurs sont soit des traders au passé assez sulfureux, soit des entreprises chinoises dont les soucis légaux et environnementaux ne sont pas la qualité principale.

Le contre-exemple là-dedans étant bien entendu la RDC où les seuls investisseurs sont soit des traders au passé assez sulfureux, soit des entreprises chinoises dont les soucis légaux et environnementaux ne sont pas la qualité principale.

Donc il est clair que, même si l’Afrique dispose de ressources minières importantes, ce n’est pas sur l’exploitation des matières premières que l’on bâtit un développement. L’Afrique au sens le plus large est un exemple malheureux de quelque chose que je décris souvent, qui est la malédiction des matières premières. Et malheureusement, la rente des matières premières dans de très nombreux pays (et je pense non seulement aux minerais et métaux, mais bien entendu aux hydrocarbures et au pétrole) a entretenu l’instabilité politique, la corruption et la prédation en tout genre, que ce soit par des investisseurs étrangers ou par les acteurs politiques locaux.

 

AE: Parlant des hydrocarbures, on remarque que 2018 a été la meilleure année dans le domaine de l’exploration depuis 2014. Quelles sont, selon vous, les perspectives pour ce domaine en 2019 ?

PC: Je n’ai pas encore mis un chiffre sur mes prévisions 2019. Sur 2018, je me suis trompé pendant six mois de l’année et j’ai eu raison pendant les six autres mois… Donc le bilan est quand même moyen puisque, malgré tout, il faut rappeler qu’en 2018 le cours du pétrole brent a été en augmentation de 30% en moyenne par rapport à 2017. Le prix moyen du brent en 2018 a été de 71 dollars, là où, à titre personnel, je l’attendais à 65 $ par exemple. Par contre on a terminé l’année à des niveaux que personne n’aurait imaginés, trois mois plus tôt. Entre septembre et octobre, tout le monde pensait qu’on terminerait l’année à 100$, mais on l’a terminé à 50 $. Donc, sur le pétrole, toute prévision a un énorme aléa qui est l’aléa géopolitique. On ne se sait pas par exemple ce que sera la poursuite des sanctions américaines vis-à-vis de l’Iran, sachant que les dérogations qui ont été apportées aux importateurs de pétrole iranien par les USA avaient normalement une durée de six mois et donc se terminent à la fin avril. Quelle sera la position de l’Administration américaine ?

Finalement, le prix du pétrole dépend des tweets de Donald Trump et ceux-ci sont quand même largement imprévisibles.

Entre septembre et octobre, tout le monde pensait qu’on terminerait l’année à 100$, mais on l’a terminé à 50 $. Donc, sur le pétrole, toute prévision a un énorme aléa qui est l’aléa géopolitique.

Je pense, par contre, que ce qui est clair c’est qu’en 2018 nous avions quand même sous-évalué la dynamique de la production américaine. A priori, la baisse des prix actuels peut remettre en cause l’équilibre financier des producteurs américains, mais il faut souligner qu’il y a eu d’énormes efforts dans ce domaine aux Etats-Unis, en termes de logistique. Ce facteur a longtemps été véritablement le goulot d’étranglement de la production américaine, car si le pays a des capacités de production importantes, il n’avait néanmoins pas toujours les capacités pour sortir le pétrole des champs vers les raffineries et les ports d’exportation. Mais ceci est quand même largement en train de changer. J’aurais tendance à penser que les prévisions raisonnables autour de 60 $ le baril, en prix moyen 2019, me semblent à peu près ce qu’on peut intelligemment dire aujourd’hui.

J’aurais tendance à penser que les prévisions raisonnables autour de 60 $ le baril, en prix moyen 2019, me semblent à peu près ce qu’on peut intelligemment dire aujourd’hui.

Cette prévision s’explique en ce sens qu’on tient compte de la dynamique américaine dont la production devrait atteindre une augmentation de l’ordre de 1,2 million de barils/jour, d’après les prévisions actuelles, et des engagements de l’OPEP à réduire sa production de 1,2 million de barils/jour.

 iraniennes

« L’énorme inconnue est de savoir ce que sera la réalité des exportations iraniennes.»

 

Donc ceci impliquant cela, on aurait un marché qui serait à la limite de l’excédent, avec bien entendu une énorme inconnue qui est de savoir ce que sera la réalité des exportations iraniennes. A situation géopolitique constante (ce qui pour le pétrole représente un véritable filet de sécurité dont il faut tenir compte), j’aurais tendance à dire qu’on devrait se situer dans la zone de 60 $, qui correspond un peu pour tout le monde à une sorte d’équilibre. Manifestement, les Russes ne se battront pas pour faire remonter les prix au-dessus, les Saoudiens n’ont pas à mon avis les moyens d’aller très loin et les USA vont continuer à largement inonder le marché.

 

AE: Justement, un autre secteur où les Etats Unis sont en train de devenir prépondérants, c'est celui du gaz naturel. Quelles évolutions prévoyez-vous pour ce marché?

PC: Sur le gaz naturel, on a eu aussi une flambée des cours assez importante. Dans nos calculs d'évolution de prix moyens, la matière première dont le prix a le plus augmenté en 2018, c'est le gaz naturel liquéfié sur le marché asiatique, dont l'augmentation des prix a été de 36%. C'est donc très important et ceci est lié au boom de la demande sur le marché, lié largement à la demande chinoise et au remplacement partiel pour l'instant du charbon au niveau des importations. Ceci étant, en toute logique nous aurons quand même une montée en puissance de très nombreux exportateurs et, là, j'aurai tendance à penser qu'on aura sur 2019 une baisse des prix. Notre prévision sur cette année est une baisse de l'ordre de 10% pour le gaz naturel liquéfié en Asie.

Notre prévision sur cette année est une baisse de l'ordre de 10% pour le gaz naturel liquéfié en Asie.

Ce qui est déjà d'ailleurs pratiquement dans les faits, puisqu'alors qu'on est dans une période où les prix sont nettement plus élevés, on est quand même en dessous de ce qu'on avait l'année dernière. Donc, en toute logique, je pense que les prix du gaz naturel devraient baisser dans la mesure où il y a énormément de capacités nouvelles qui sont arrivées sur le marché et je ne suis pas totalement sûr que les consommations du marché aient totalement suivi.

 

AE: Le projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc a récemment fait l’actualité avec l’annonce d’une étude d’ingénierie de base qui sera réalisée par le Britannique Penspen. Dans le même temps, la construction de cette infrastructure fait l'objet de contestations concernant sa viabilité économique. Que pensez-vous d'un projet comme celui-là?

PC: Je trouve que c'est quand même une entreprise qui est extrêmement complexe du point de vue géopolitique et qui représente un défi considérable. Surtout au moment où les technologies évoluent considérablement, en particulier en ce qui concerne les terminaux flottants de regazéification de gaz naturel liquéfié. Je me demande si un investissement aussi colossal avec tous les risques de traverser des pays, dont la stabilité n'est pas forcément la qualité principale, est bien raisonnable.

Je me dis que faire un gazoduc Nigeria-Maroc, ça semble un pari risqué.

S'il ne serait pas plus simple de mettre en place des floating storages and regazeification units qui sont des unités flottantes de regazéification. Donc, là, j'ai un tout petit doute. Je me dis que faire un gazoduc Nigeria-Maroc, ça semble un pari risqué. Imaginez simplement des échanges de gaz naturel entre l'Algérie et le Maroc: là, la situation devient beaucoup plus difficile à gérer.

 

AE: Dans le domaine des matières premières agricoles, on a vu en 2018, la Côte d'Ivoire et le Ghana annoncer une entente sur un système de vente pour avoir plus d'influence sur le prix. Ils devraient annoncer un prix aux producteurs commun à la fin de ce mois. Est-ce que ces deux pays ont les moyens d’appliquer cette stratégie commune et quel pourrait être son impact sur les cours de la matière première?

PC: Sur les marchés agricoles, les producteurs individuels n'ont pas grande influence sur les prix. Il ne faut pas oublier qu'à un moment donné, le prix est la résultante de l'analyse du rapport offre-demande et surtout de l’anticipation de ce que pourrait être ce rapport dans le futur. Donc, chacun fait ses prévisions dans son coin, analyse de la manière la plus rationnelle possible.

 monstre

« Je ne pense pas que le système ivoirien soit un monstre d'efficacité aujourd'hui.»

 

Ce qui est important, me semble-t-il, dans la coordination Ghana-Côte d'Ivoire, c'est d'arriver à mettre en place, de manière à peu près commune, un prix garanti aux planteurs, de manière à éviter qu'il y ait du cacao qui passe la frontière dans un sens ou dans l'autre, en fonction des différences de prix qu'il peut y avoir entre le Ghana et la Côte d'Ivoire.

La Côte d'Ivoire a eu historiquement la Caistab. Aujourd'hui, elle a un système totalement hybride dont je ne suis pas persuadé qu'il soit bien maîtrisé et je suis obligé de constater qu’un certain sentiment de prévarication dans l'attribution des quotas d'exportation est assez clair.

Le Ghana a conservé un système totalement centralisé géré avec le Cocobod qui a toujours été une structure d'une très grande efficacité. La Côte d'Ivoire a eu historiquement la Caistab qui jouait un peu le même rôle. Aujourd'hui, elle a un système totalement hybride dont je ne suis pas persuadé qu'il soit bien maîtrisé et je suis obligé de constater qu’un certain sentiment de prévarication dans l'attribution des quotas d'exportation est assez clair. Je ne pense pas que le système ivoirien soit un monstre d'efficacité aujourd'hui.

 

AE: Les cours du café ont baissé en 2018 à leur niveau le plus bas depuis 2 ans et demi, en raison de la surproduction. Quelle est la situation au niveau de cette matière première?

PC: Le cours du café connaît des hauts et des bas assez réguliers, suivant l'évolution des productions. On revient à une période de production importante au Brésil ; il faut rappeler que le deuxième producteur mondial de café s'appelle le Vietnam. Le café est dans une situation d'excédent mondial. Les prix ont baissé, et même passé symboliquement en dessous de 1 dollar la livre. Ils ont légèrement remonté depuis et on est actuellement autour de 102 cents la livre. Un peu comme le cacao, je n'ai pas encore fait mes prévisions, mais on peut s'imaginer que le café a touché là son plancher. Maintenant, les éléments qu'on a sur les fondamentaux montrent que c'est un plancher qui risque de durer assez longtemps.

 

AE: D'un point de vue global, est-ce que les matières premières, notamment les soft commodities vont continuer à plonger en 2019, ou selon vous est-ce qu'il y aura une embellie ?

PC: En 2018, notre indicateur cyclope a évalué que l'augmentation moyenne des prix des matières premières a été de 20%, tirée par le pétrole. Si j’enlève le pétrole et les métaux précieux, la moyenne de notre indicateur est de 4%.

Il y a eu certes des plongées. Les chutes les plus fortes, en raisonnant moyenne annuelle, ce sont l'huile de coprah (et ça, c'est secondaire), le caoutchouc (-17%), le sucre (-22%), le café (-14), l'huile de palme (-13), le soja (-5). Sur le soja, l'histoire est totalement différente puisqu’avec le soja, on a un marché qui s'est dédoublé avec les taxes à l'exportation mises en place par la Chine sur les importations de soja américain. Donc, on a une taxe sur le soja américain que vous ne retrouvez pas par exemple sur le soja brésilien. Voilà un peu ce qu'on a aujourd'hui, mais c'est vrai que les baisses ont été assez concentrées, plutôt sur les produits agricoles.

Ces produits ont un peu plus souffert, mais je dirai, si on se situe sur une période un peu longue, qu'on retrouve un petit peu la tendance qu'on avait eue, avant le boom et le choc sur le marché des matières premières, entre 2007-2014. Depuis 2014, nous sommes dans une période de tassement et, là, on est revenus à des niveaux qui étaient à peu près ceux de 2006-2007.

Ensuite, chaque marché a sa propre histoire, notamment le pétrole qui est une catégorie un peu à part. Mais, globalement, pour les autres, on est plutôt dans une période de basses eaux et je ne vois pas de raison d'imaginer que 2019 sera tellement différente, à trois aléas près. Le premier, c'est la météo. Y aura-t-il un El Niño? C’est une question qu'on peut se poser. Le deuxième, c'est la géopolitique : qu'est-ce qui passe par le cerveau de Donald Trump ? Et le troisième qui n'est pas négligeable, c'est le niveau du dollar.

 Trump

Un des trois aléas : ce qui passe par le cerveau de Donald Trump…

 

Je dirai que paradoxalement, l'interrogation la plus forte qu'on puisse avoir sur 2019 porte sur le dollar . N'oubliez pas que toutes les matières premières dont on a parlé sont cotées en dollar et qu'il y a une certaine corrélation inverse, c'est-à-dire que quand le dollar est fort, les cours des matières premières chutent et quand le dollar est bas, les prix des matières premières sont plus élevés.

N'oubliez pas que toutes les matières premières dont on a parlé sont cotées en dollar et qu'il y a une certaine corrélation inverse, c'est-à-dire que quand le dollar est fort, les cours des matières premières chutent et quand le dollar est bas, les prix des matières premières sont plus élevés.

Je n'ai pas encore fait totalement ma prévision sur le dollar qui est à mon avis un élément tout à fait fondamental. Le dollar est actuellement à un niveau élevé qui s'explique par la dynamique économique américaine, les différentiels de taux et par la politique menée par la FED (Banque centrale américaine, NDLR). Beaucoup de gens pensent que le dollar va rester fort pendant la première partie de l'année avant de s'affaiblir sur la deuxième partie, parce qu'on commence par parler de récession possible aux Etats-Unis. Donc, si on avait un affaiblissement du dollar, nous aurions incontestablement un élément haussier pour le prix des matières premières. Personnellement, je ne crois pas à cet affaiblissement, mais je sors un peu de mon domaine de compétence. Tout le monde peut avoir une opinion et mon opinion sur le dollar est qu'il reste en force sur l'ensemble de l'année. Mais, je peux me tromper. Le gros du consensus est pour un affaiblissement du dollar en deuxième partie de l'année.

Propos recueillis par Aaron Akinocho avec Systeme A

 

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