(Agence Ecofin) - Kabanga est l’un des leviers de la Tanzanie pour participer à la forte demande en métaux « stratégiques » induite par la transition énergétique. Avec ses gisements de cuivre-cobalt-nickel, le projet peut soutenir une production de plus de 30 ans et rapporter au moins 7,5 milliards $ à l’Etat.
En Tanzanie, le géant minier BHP va investir jusqu’à 90 millions $ au moins dans le développement du projet de nickel-cuivre-cobalt Kabanga. C’est l’annonce faite le 10 janvier par le propriétaire de l’actif, le britannique Kabanga Nickel qui précise que le groupe australien fera son entrée au capital de la société avec un investissement initial de 40 millions $.
Les fonds sont destinés, entre autres, à un programme de forage métallurgique qui soutiendra la mise à jour prochaine de l’étude de faisabilité. Ils serviront aussi à finaliser les plans de construction de la raffinerie qui transformera localement le minerai. Ces deux activités devraient être achevées d’ici la fin de l’année, alors que l’entrée en production de la mine est prévue pour 2025.
« Nous sommes ravis d’annoncer ce partenariat avec BHP. Il souligne le niveau de classe mondiale du gisement de Kabanga et son importance pour aider à relever le défi crucial de la décarbonisation auquel le monde est confronté aujourd’hui », s’est réjoui Chris Showalter, PDG de Kabanga Nickel.
Dans un contexte d’explosion de la demande pour plusieurs métaux jugés stratégiques dans la course aux énergies vertes, la Tanzanie fonde beaucoup d’espoirs sur Kabanga. En plus des taxes et redevances minières et emplois locaux créés, les réserves de la mine offrent en effet au pays une fenêtre pour se positionner comme un acteur africain clé de la transition énergétique, aux côtés d’autres pays comme la RDC ou le Mali.
Il faut souligner que l’investissement initial de BHP sera décliné en obligations convertibles et sera suivi d’une seconde tranche de 50 millions $, sous réserve des approbations réglementaires et de certaines conditions. Cela donnera au géant minier une participation de 17,8 % dans Kabanga Nickel, ce qui se traduira par des intérêts indirects de 15 % dans Tembo Nickel Corp, la filiale tanzanienne active sur le projet.
Notons que l’australien a aussi investi 10 millions $ dans Lifezone, la société qui fournira la technologie hydrométallurgique de traitement des métaux qui sera utilisée pour la raffinerie tanzanienne. Le financement servira à de nouvelles demandes de brevets et à de la recherche et développement.
Emiliano Tossou
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