(Agence Ecofin) - Au Nigeria, l’ex-gouverneur de la Banque centrale, Godwin Emefiele, est au cœur d’un scandale de « fraude et corruption ». Il est accusé notamment d’avoir obtenu 6,2 millions de dollars de fonds bancaires en utilisant de faux prétextes.
Le 19 janvier 2024, sous le coup de 20 chefs d'accusation modifiés déposés par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele (photo), a plaidé non coupable. L’information a été rapportée par plusieurs médias locaux.
La Haute Cour d’Abuja a révélé les détails des accusations portées contre Emefiele, qui comprennent 14 nouvelles allégations et six auxquelles il avait déjà dû répondre en novembre dernier. Les procureurs ont affirmé que l'ancien gouverneur a délibérément obtenu 6,2 millions $ en utilisant des prétextes et en se faisant passer pour le secrétaire du gouvernement de la fédération par le biais d'une lettre. Il aurait également sollicité une avance logistique de la Banque centrale du Nigeria pour des missions d'observation des élections à l'étranger, entre autres.
Cette nouvelle comparution devant le tribunal intervient près d’une semaine après que la justice a demandé à l'EFCC de dédommager à hauteur de 100 millions de nairas (près de 110 000 $), Godwin Emefiele pour « détention prolongée ».
Outre le cas Emefiele, plusieurs hauts responsables nigérians ont été ciblés dans le cadre de la lutte contre la corruption. En juin 2023, Abdulrasheed Bawa, chef de la commission anti-corruption, a été suspendu pour « abus de pouvoir ». Récemment, cela a été le tour de la ministre des Affaires humanitaires, Betta Edu, d’être suspendue de ses fonctions après avoir été au cœur d’un scandale de « détournement de fonds ».
Pour rappel, la corruption est un problème majeur au Nigeria, qui affecte son développement économique et social. Selon YIAGA Africa, une organisation nigériane, la Fédération aurait perdu 582 milliards de dollars à cause de la corruption en plus de 60 ans. Face à cette réalité, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour lutter contre le fléau, notamment la création de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) et la restitution de certains actifs « volés » par d’anciens présidents.
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