(Agence Ecofin) - Au Nigeria, la ministre Betta Edu est au cœur d’un scandale de « détournement de fonds ». Elle est accusée d’avoir approuvé un transfert de plus de 662 000 $ vers le compte privé du comptable en charge des subventions destinées aux populations vulnérables dans plusieurs Etats du pays.
Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a suspendu, lundi 8 janvier, la ministre des Affaires humanitaires et de la lutte contre la pauvreté, Betta Edu (photo), de ses fonctions avec effet immédiat, peut-on lire dans le communiqué diffusé par le ministère de l’Information.
STATE HOUSE PRESS RELEASE
— Fed Min of Info & Nat’l Orien (@FMINONigeria) January 8, 2024
PRESIDENT TINUBU SUSPENDS MINISTER OF HUMANITARIAN AFFAIRS AND POVERTY ALLEVIATION FROM OFFICE
In line with his avowed commitment to uphold the highest standards of integrity, transparency, and accountability in the management of the commonwealth of…
Cette décision intervient alors que la ministre se retrouve au cœur d’un scandale de « détournement de fonds ». Selon les médias locaux, Betta Edu aurait approuvé le transfert d'un montant de plus de 585 millions de nairas (plus de 662 000 $) vers le compte privé du comptable en charge des subventions destinées aux populations vulnérables dans plusieurs Etats du pays.
Une enquête approfondie sur les transactions financières du ministère est donc lancée par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) sur ordre présidentiel afin d'élucider l’affaire. De même, Mme Edu a reçu l’injonction de transmettre ses responsabilités au Secrétaire permanent du ministère et de coopérer pleinement avec les autorités chargées de l’enquête.
Parallèlement, un comité dirigé par la ministre des Finances a reçu pour mission de réformer les programmes d'investissement social après un examen complet de leur cadre financier, dans le but de rectifier les failles institutionnelles et de restaurer la confiance du public dans ces initiatives.
A son avènement à la tête du Nigeria, le président Tinubu a placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption et promis de mettre en œuvre des réformes pour relever l’économie du pays. En juin 2023, Abdulrasheed Bawa, chef de la commission anti-corruption avait été suspendu pour « abus de pouvoir » et mis en examen par décret présidentiel, quelques jours après la révocation et l’arrestation du gouverneur de la Banque centrale, Godwin Emefiele, arrêté lui aussi « dans le cadre d’une enquête ».
Selon Transparency international, bien que le Nigeria dispose de politiques sur la protection des lanceurs d’alerte contre la corruption, la mise en œuvre de celles-ci présente des lacunes. En 2022, l’indice de corruption du pays était de 24/100.
Charlène N’dimon (stagiaire)
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