(Agence Ecofin) - Le processus d’unification des deux champs permettra de répartir les ressources entre les détenteurs de licences au prorata de leur part des découvertes initiales, ce qui permet un développement plus efficace des ressources grâce à des infrastructures communes.
Au Ghana, un tribunal a ordonné à Eni et son partenaire Vitol, producteurs de pétrole sur le champ ghanéen de Sankofa, de verser 30 % de tous les revenus générés sur le champ sur un compte séquestre. Une décision qui a pris effet le 25 juin et qui survient dans un contexte où les deux partenaires résistent à une injonction faite en avril 2020 d’unifier leur champ avec celui voisin d’Afina, contrôlé par la société locale Springfield E & P.
C’est cette dernière qui a porté l’affaire devant les juges ghanéens, lasse du retard qu’a pris la mise en exécution de la directive du ministère. Eni s’est opposée à l’opération, arguant que Springfield qui estime qu’Afina abrite 1,5 milliard de barils de pétrole, n’a pas suffisamment testé sa découverte pour montrer que les deux champs partagent un même réservoir géologique.
« Les sommes seront déposées sur un compte portant intérêt auprès d’une banque à convenir entre les parties jusqu’à ce qu’une décision finale soit rendue sur le fond de l’affaire […]. Si la décision du tribunal est de ne pas exiger des parties de combiner leurs actifs, les fonds conservés ainsi que les intérêts courus seront libérés pour Eni et Vitol », a précisé la juge Mariama Sammo.
Il faut savoir que l’ouverture et le recours à un compte séquestre est un processus juridique qui rend momentanément indisponible un actif en attendant qu’une décision de justice soit rendue ou dans le but de protéger une opération commerciale. Le compte séquestre peut être libéré de deux manières : soit par la volonté des possesseurs des actifs, soit par une décision de justice.
Eni qui opère Sankofa a affirmé qu’il étudie l’intégralité de la décision, afin d’établir l’impact qu’elle pourrait avoir sur ses opérations actuelles. Et d’ajouter qu’il compte bien prendre les mesures appropriées nécessaires pour protéger ses opérations dans le pays, y compris faire appel de cette décision.
Le champ Sankofa produit environ 60 000 barils de pétrole par jour et du gaz, avec des réserves d’environ 40 milliards de mètres cubes de gaz et 500 millions de barils de pétrole.
Olivier de Souza
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