(Agence Ecofin) - Depuis quelques années, le Nigeria a mis sur pied une politique visant à faire du secteur minier un levier important de l’économie, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole. L’un des objectifs est de décupler la contribution du secteur au PIB d’ici 2025.
Au Nigeria, le gouvernement a récemment entamé la révision du code minier actuellement en vigueur, le Nigerian Minerals and Mining Act 2007. C’est ce qu’a déclaré le vice-président du pays, Yemi Osinbajo (photo), à l’ouverture de la 5ème semaine annuelle de l’exploitation minière qui s’est tenue en ligne les 16 et 17 novembre 2021.
Selon le dirigeant, cette actualisation permettra de « mettre la législation en conformité avec les meilleures pratiques mondiales, de limiter le rôle du gouvernement à celui de la réglementation et de créer un espace permettant au secteur privé de maintenir une présence plus étendue dans le secteur ».
Alors qu’on assiste depuis quelques années à une harmonisation des réglementations dans le secteur minier africain, la révision du code minier nigérian devrait s’inscrire dans cette dynamique d’assouplissements des règles d’investissements. Cela entrainera, espère-t-on à Abuja, la multiplication des projets miniers dans le pays et, à terme, l’augmentation des revenus générés par le secteur avec en ligne de mire un décuplement de la contribution au PIB d’ici 2025.
Point culminant de nombreux efforts
La révision du code minier peut être considérée comme la touche finale des mesures prises depuis plus de cinq ans par le gouvernement nigérian pour faire des mines un moyen de réduire la dépendance de l’Etat aux pétrodollars. Il s’agit d’ailleurs d’une recommandation de la Mining Roadmap Implementation Strategy Team, un comité créé en 2016 pour assurer la mise en œuvre de la politique gouvernementale de développement du secteur.
Des minerais comme l’or, le plomb ou le zinc ont été déclarés « stratégiques » et le pays cherche aussi à se doter d’une industrie locale de transformation. La construction de raffineries d’or a ainsi été lancée de même que l’installation d’une aciérie associée à la future mine de fer d’Agbaja. En attendant, la mine d’or Segilola est entrée en production plus tôt cette année et elle devrait produire 80 000 onces par an.
« Il est significatif qu’en l’espace d’un an, nous ayons enregistré une augmentation de 26,7 % de la génération de revenus, passant de 2,56 milliards de Nairas en 2019 à 3,24 milliards de Nairas en 2020. Mais si cela est encourageant, nous reconnaissons qu’il y a encore beaucoup de travail à faire », conclut M. Osinbajo.
Emiliano Tossou
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