(Agence Ecofin) - Le Nigeria veut augmenter l’apport du secteur minier à son Produit Intérieur Brut (PIB) au cours des cinq prochaines années, a déclaré ce mercredi, Olamilekan Adegbite (photo) ministre des Mines et du Développement de l’acier. S’exprimant au micro de Reuters à l’occasion du forum African Mining Indaba au Cap, il a indiqué que la contribution du secteur devrait passer de 0,3 % actuellement à 3 % d’ici 2025.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a déclaré « stratégiques », sept minerais, dont l’or, le plomb, le zinc, le calcaire et le charbon. L’extraction de ces minerais, qui se fait actuellement de manière artisanale devrait devenir industrielle grâce aux nouvelles compagnies actives dans le pays, attirées par les conditions avantageuses qu’offre la réglementation minière nigériane. Contrairement à la plupart des pays africains, le code minier en vigueur ne prévoit pas en effet une participation obligatoire de l’État aux divers projets.
Cependant, certains observateurs jugent cet objectif irréaliste au vu des difficultés que rencontre encore l’exploitation minière dans le pays, notamment l’insuffisance des données géospatiales et la faible qualité des infrastructures. « Le réseau national d’infrastructures est actuellement mal équipé pour soutenir les grandes opérations minières industrielles qui seraient nécessaires pour augmenter à ce point la contribution du secteur au PIB », a souligné Alexandre Raymakers, analyste au cabinet de conseil Verisk Maplecroft.
S’il est déjà bien que le Nigeria pense à diversifier son économie, trop longtemps dépendante du pétrole, il doit encore fournir beaucoup d’efforts pour aller au bout de ses idées. L’investissement dans des infrastructures de qualité et une connaissance plus accrue des richesses du sous-sol sont déjà des actions prioritaires à mener, car comme le dit un adage, il y a loin de la coupe aux lèvres.
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