(Agence Ecofin) - Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé, le 7 novembre, le Zimbabwe à lancer de «vigoureuses réformes structurelles», estimant que l’économie de ce pays est «plus que morose» en raison de conditions météorologiques défavorables, de la faiblesse des exportations et de l'effet négatif des élections de 2013.
«La situation économique reste difficile», a indiqué le FMI dans un rapport d'étape, estimant que «le rebond post-hyperinflation est fini». La reprise qui avait accompagné l'abandon du dollar zimbabwéen en 2009 s'est, en effet, brisée, avec une croissance de 10,5% en 2012, puis 4,5% en 2013 et seulement 3% attendus cette année.
Pour inverser cette tendance, le FMI préconise un programme «réformes complètes»: élimination du déficit budgétaire, accumulation de réserves de changes, recherche d'un soutien international pour assurer une croissance durable et lutter contre la pauvreté.
«Le principal objectif du nouveau programme est de renforcer la position extérieure du pays, comme condition préalable à l'apurement des arriérés de paiements, la reprise du service de la dette, et la restauration de l'accès aux financements externes», a indiqué l’institution, rappelant que la dette publique du Zimbabwe atteint actuellement 10 milliards de dollars.
L’économie zimbabwéenne a été mise à genoux dans les années 2000 par la crise consécutive à la saisie des terres appartenant à la minorité blanche, décidée par le président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 35 ans. Selon des économistes indépendants, le taux de chômage atteint les 80%, en dépit de ressources humaines de grande qualité. Les lois d' «indigénisation», qui veulent que les entreprises étrangères cèdent la majorité du capital de leurs filiales locales à des autochtones noirs, ayant largement découragé les investisseurs étrangers. Et les choses ne se sont pas arrangées depuis la réélection de Robert Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, avec des augmentations de salaires plus élevées que prévu et une baisse des rentrées fiscales en raison du ralentissement de l'économie.
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