(Agence Ecofin) - Depuis deux ans, de nombreuses associations d’activistes proclimat font pression sur les compagnies bancaires et d’assurances engagées dans le financement de l’oléoduc EACOP. D’après ces groupes, l’infrastructure vitale pour l’économie ougandaise accélérerait la pollution.
Le 15 septembre, plusieurs manifestants de l’association « Stop EACOP Uganda » se sont rassemblés devant les locaux de Chubb Insurance à Manchester pour exhorter la compagnie d’assurance à ne pas s’engager dans le projet de construction du pipeline Ouganda-Tanzanie (EACOP). Des contacts avaient déjà été établis entre les responsables de Chubb Insurance et les parties en charge du projet.
Cette énième manifestation vient compléter la dizaine d’autres ayant pour objet de convaincre et/ou de forcer les assureurs et banquiers à travers l’Europe, à tourner le dos au projet. Seuls des investisseurs chinois et africains restent intéressés.
Stop EACOP Uganda dit s’opposer au projet sur plusieurs fronts. Ils soulignent les préoccupations concernant la contribution du pipeline au changement climatique, son impact potentiel sur la faune et les conséquences qu’il pourrait avoir sur les communautés locales en Afrique. Rappelons que de nombreux articles et revues ont mentionné le danger que pourrait représenter le pipeline pour la faune sauvage et plusieurs espèces en voie de disparition.
« L’EACOP est un projet sensible au climat, rempli de conséquences périlleuses, notamment la mise en danger des moyens de subsistance de quarante millions de personnes vivant autour du lac Victoria et la menace qu’il fait peser sur les espèces animales du parc national Queen Elizabeth, telles que les éléphants, les zèbres, les girafes et bien d’autres. Le projet comporte également des risques importants pour la vie des gens en raison des déplacements forcés et des menaces étatiques », a déclaré Abduh Twaib Magambo, porte-parole de Stop EACOP Uganda.
S’il reconnait que l’Afrique est le plus petit émetteur de carbone dans le monde, le groupe indique que la région devrait plus subir les conséquences du changement climatique, mentionnant la sécheresse, les pics de chaleur et autres. Cela explique, poursuit-il ce genre de manifestation.
S’il est achevé, l’EACOP décrocherait le titre du pipeline de pétrole brut chauffé le plus long du monde, avec 1 443 km de long.
Olivier de Souza
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