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L'Algérie menace de rompre ses relations contractuelles si le gaz fourni à l'Espagne est revendu au Maroc

  • Date de création: 28 avril 2022 18:04

(Agence Ecofin) - Sonatrach avait indiqué, le 1er avril, une potentielle augmentation du prix du gaz fourni à l’Espagne. Une réponse à l’annonce faite un mois auparavant, par le pays européen, de soutenir le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental.

En Algérie, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab (photo), a indiqué, le mercredi 27 avril, que le pays suspendrait l’exécution des contrats de livraison de gaz conclu avec l’Espagne, si des volumes du combustible livré étaient acheminés vers des destinations autres que celles convenues.

 « Tout transport de quantités de gaz naturel algérien livrées à l'Espagne, dont la destination est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme une violation des engagements contractuels, et par conséquent, pourrait conduire à la résiliation du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols », a déclaré Arkab dans un communiqué cité par l’agence Algérie Presse Service.

Il faut comprendre qu’avec la crise diplomatique qui oppose les deux pays maghrébins, le Maroc, qui a du mal à couvrir ses besoins en gaz de l’ordre d’un milliard de mètres cubes par an, envisage d’importer du gaz naturel en utilisant en flux inversés le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui - avant sa fermeture unilatérale par Alger - reliait le gisement gazier algérien de Hassi R’mel via son territoire.

De sources concordantes, les autorités espagnoles ont indiqué « qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne proviendra d'Algérie ».

Pour plusieurs observateurs, les tensions diplomatiques qui opposent l’Algérie au Maroc sont annoncées pour durer plusieurs années, des manœuvres tendant à réchauffer leurs liens n’étant pas, pour l’heure, envisagées.

De son côté, le Maroc exécute un plan visant à assurer son autonomie énergétique, autrement que par l’Algérie. Selon une déclaration de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable en janvier 2022, le Royaume chérifien avait invité plusieurs négociants en GNL, à soumissionner pour des contrats prévus pour durer cinq ans.

Ceci, en attendant que le Maroc ne se dote de terminaux flottants d’importation de GNL, dont le premier sera installé au port de Mohammedia, situé sur la côte Atlantique du pays.

Abdel-Latif Boureima

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