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Le prix du pétrole continue son yoyo, Citigroup prévoit un baril à 65 $ d’ici fin 2022

  • Date de création: 06 juillet 2022 17:58

(Agence Ecofin) - La hausse puis la baisse, et à nouveau la hausse. Les prix du pétrole poursuivent leurs fluctuations sur un marché très tendu, et les projections vont dans tous les sens.

Les prix de l’or noir ont plongé le mardi 5 juillet, plombés par les craintes d’une récession de l’économie mondiale. Le baril de brut WTI a en effet chuté de 8%, atteignant un creux d’environ 99 dollars. Le Brent est quant à lui descendu à 103 dollars contre plus de 114 dollars un jour auparavant.

La dernière fois que le pétrole s'est négocié en dessous de 100 dollars le baril, c'était au début du mois de mai dernier. Bien que les prix aient augmenté depuis, le WTI et le Brent ont enregistré des pertes sur l’ensemble du mois de juin pour la première fois en six mois, car les experts craignent qu'une récession n'affecte la demande mondiale.

Mardi 5 juillet, la Banque d'Angleterre a annoncé que les perspectives économiques mondiales se sont « détériorées de manière significative ».  Un jour auparavant, la Chine a placé 1,7 million d'habitants en confinement dans la province de l'Anhui (est), où 300 nouveaux cas de covid-19 ont été recensés dans le cadre d'une nouvelle flambée épidémique dans certaines provinces de l’empire du Milieu.

Ce mercredi 6 juillet, les prix du pétrole sont repartis à la hausse. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 2,9% à 105,85 dollars le baril, durant les premiers échanges. Le baril de brut WTI a atteint un sommet de 102,14 dollars le baril, en hausse de 2,7 %. 

Ces hausses ne découlent pas cependant d’une amélioration des perspectives de l’économie mondiale. « Aujourd'hui, c'est une sorte de remise à zéro. Il ne fait aucun doute qu'il y a une couverture des positions courtes et que les chasseurs de bonnes affaires arrivent. L'histoire fondamentale relative à la récession mondiale est toujours là », a déclaré John Kilduff, associé à la firme de conseil en investissements Again Capital LLC.

65 dollars à fin 2022 et 45 dollars à fin 2023 !

Alors que les prix de l’or noir tournent globalement autour de 100 dollars, malgré les petites fluctuations journalières, certains analystes prévoient une baisse beaucoup plus prononcée durant les mois à venir. Citigroup a estimé, dans une analyse publiée le mardi 5 juillet, que la baisse de la demande et l'excès d'offre vont probablement pénaliser les prix dans le contexte d’une récession « de plus en plus probable ».

Le pétrole brut pourrait s'effondrer à 65 dollars le baril, d'ici la fin de l'année en cours, et tomber à 45 dollars d'ici la fin de l'année 2023, si une récession dévastatrice pour la demande se produisait et en l'absence d'intervention de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), a indiqué l’entreprise financière majeure basée à New York.

« Les données historiques suggèrent que la demande de pétrole ne devient négative que lors des pires récessions mondiales. Mais les prix du pétrole chutent dans toutes les récessions pour atteindre à peu près le coût marginal », ont précisé les analystes de Citi, dans leur note.

Chez JP Morgan, les analystes se sont plutôt penchés sur l’hypothèse de la mise en œuvre du plan de plafonnement du prix du pétrole russe convenu entre les sept pays les plus industrialisés de la planète (G7). L’exécution de ce plan destiné à assécher le financement de la guerre en Ukraine provoquerait, selon eux, des représailles lourdes de conséquences de la part de Moscou. La Russie est, selon la banque américaine, en mesure de réduire sa production entre 3 et 5 millions de barils par jour, sans que cela ait de « dommages excessifs » sur son économie, au regard de sa situation budgétaire « solide ». 

Les analystes de JP Morgan ont précisé qu’une réduction de 3 millions de barils de l’approvisionnement quotidien ferait grimper le prix du brut à 190 dollars, tandis que le pire scénario de 5 millions de barils pourrait signifier un brut à un niveau « stratosphérique » de 380 dollars !

Loin du scénario qui repose uniquement sur l’hypothèse d’une escalade des tensions géopolitiques, ce sont plutôt les craintes d’une récession mondiale qui risquent de peser sur les marchés pétroliers.

Selon certaines estimations préliminaires, l’économie américaine devrait se contracter à nouveau au deuxième trimestre 2022, après une contraction de 1,6% au premier trimestre.Ce qui la ferait plonger officiellement dans une récession technique (contraction du PIB pendant deux trimestres successifs).

« Des indices PMI (Purchasing Manager's Index/ indice des directeurs des achats) soulignent les risques de récession dans la zone euro », s’alarme de son côté Neil Wilson, analyste chez Markets.com, estimant que « la récession semble inévitable ».

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